Tawfik BOURGOU*
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Le racisme contre les Arabes et contre les personnes issues du Maghreb est incrusté dans l’idéologie latente du cinéma américain
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Quand les Américains ont envahi Baghdad, le premier ministère qu’ils ont pris par la force fut celui du pétrole, pour la prédation des ressources… pour la prédation des ressources, pour la razzia !!!
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Après avoir utilisé l’islam politique «frériste» du Qatar, ils reviennent avec le wokisme et l’afrocentrisme pour démolir ce qui reste
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La version d’un Denzel Washington en Hannibal de pacotille sert uniquement les intérêts américains en Afrique noire quitte à gommer la Tunisie
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Dans le cas de la Tunisie, le mal est encore plus profond. La phrase de l’actuel ambassadeur parlant des « premiers habitants » dénote d’un mépris et d’une inculture profonds
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Netflix va commettre une œuvre raciste, anti-tunisienne niant le lieu et l’héritage et se fait porte-voix des négationnistes de l’histoire tunisienne
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Le choix de Hannibal, de la Tunisie est loin d’être fortuit… ce n’est pas une simple œuvre de fiction et cela dépasse le strict cadre artistique, si on peut appeler cela de l’art
TUNIS – UNIVERSNEWS C’est à l’aune d’une longue connaissance (plus de vingt ans) et d’une expérience (recherche et enseignement) des Etats-Unis que nous écrivons cette tribune. Pour moi, 2011 a été une césure dans la relation intellectuelle que j’ai eu avec les Etats-Unis. L’action américaine en Tunisie via l’islam politique frériste et qatari, outre l’ingérence inacceptable, a constitué pour moi un divorce intellectuel et politique avec ce pays.
Les quelques lignes qui suivent expriment un constat froid et la prévision de la fin du rôle des Etats-Unis dans le monde arabe et dans les pays du Maghreb par accumulation de fautes et d’ingérences.
Un dernier épisode en cours sera certainement le solde de tout compte, même s’il n’est pas d’apparence politique, ce qu’il est réellement si on prend la peine de regarder dans la profondeur des choses.
Les Etats-Unis en tant qu’Etat ne respectent pas l’Histoire des autres peuples, l’invasion de l’Irak l’a prouvé. Pays sans un récit national positif avant 1776, la république américaine ne respecte jamais l’histoire nationale des autres peuples et des autres pays. Pour le rapport à l’histoire nous recommandons d’ailleurs le livre « Lies My Teacher Told me » pour mieux comprendre ce qui est dans l’arrière-scène de ce que nous dénonçons ici.
L’Amérique médiatique et cinématographique n’est elle-même, que le reflet du mépris politique pour ceux qui ne lui ressemblent pas. Dans le cinéma américain, l’Arabe est forcément et uniquement un terroriste, sa langue est un mélange de sons. En un siècle de cinéma, un seul film n’a pas été totalement négatif pour les Arabes (Le 13e guerrier de Tiernan, 1999). Tous les autres sans exception aucune, sont racistes, déformés, faux historiquement et sociologiquement.
Parfois, même dans des films où l’histoire ne concerne en rien les Arabes, il y a toujours une réplique raciste, anti-arabe, c’est le cas de l’insulte contre la mère de Yasser d’Arafat, dans «The Pelican Brief» de Pakula, dans lequel jouait justement Denzel Washington nouvellement promu Hannibal de pacotille. Cette insulte n’existait pas dans le livre de John Grisham d’où a été tiré le film.
Le racisme contre les Arabes et contre les personnes issues du Maghreb est incrusté dans l’idéologie latente du cinéma américain. C’est leur nature profonde et Netflix ne déroge pas à la règle.
Au cinéma et dans la politique les américains ont un profond mépris pour l’histoire des peuples qu’ils conquièrent ou attaquent. D’ailleurs, leur comportement lors de l’invasion de l’Irak en disait long sur ce qu’ils sont. Depuis les mensonges de Colin Powell lors de la réunion du Conseil de Sécurité, jusqu’à la destruction et la démolition de la société irakienne et du pays, sans compassion, sans remords pour le million de victimes irakiennes directes de l’invasion américaine. Pensons aussi aux crimes de guerre commis à Abu Gharib au nom de l’installation de la démocratie !
Quand les Américains ont envahi Baghdad, le premier ministère qu’ils ont pris par la force fut celui du pétrole, pour la prédation des ressources, pour la razzia, laissant les pillards envahir et détruire le musée de Baghdad. Certaines des pièces de ce musée ont été emmenées frauduleusement à Londres et à New York.
Ils se sont installés dans les palais de Saddam Hussein, où leurs soldats ont créé un lupanar de « relaxation ». Les Polonais leurs vassaux, se sont installés sur le site historique de Babel en même temps que la soldatesque formant le contingent ukrainien venu ravager l’Irak, voler et violer, comme le font aujourd’hui les russes contre cette même Ukraine.
La barbarie dépend essentiellement de l’angle à partir duquel on regarde la scène barbare.
Du massacre des Irakiens durant onze longues années, Hollywood n’a retenu que « l’American Sniper », le tireur d’élite qui s’est targué d’avoir «snipé» le plus grand nombre d’Irakiens dans une guerre qui n’a été qu’une suite de crimes de guerre.
C’est ainsi que Hollywood traite les vérités et les faits historiques.
Au moment de l’invasion russe de l’Ukraine, un journaliste américain, un des «patriciens» de la côte Est, là où se recrute l’establishment politico-médiatique américain, a dit expressis verbis: «Les Ukrainiens, nous ressemblent, ils sont comme nous physiquement, vous n’êtes pas en Irak ou à Baghdad». Une phrase d’une violence et d’un mépris sans fond.
Par cette phrase venue des profondeurs de l’inconscient patricien de la côte Est, il a résumé l’histoire finissante entre les Etats-Unis et le monde arabe, commencée sur le pont du Quincy dans le cadre d’un pacte de prédation et qui se termine dans une sorte de détestation mutuelle et irrévocable.
Le dernier épisode du mépris américain est dans ce que certains tentent d’appeler une œuvre cinématographique en carton-pâte, un décor de bric et de broc qui concerne notre personnage historique central en Tunisie : Hannibal et qui sera vraisemblablement tourné au Maroc.
Après avoir utilisé l’islam politique «frériste» du Qatar, ils reviennent avec le wokisme et l’afrocentrisme pour démolir ce qui reste.
Rappelons-nous la phrase de l’actuel ambassadeur américain à Tunis parlant des subsahariens clandestins comme les «premiers habitants» de la Tunisie ce qui ajoute le mépris à la méconnaissance de l’histoire. Il voulait conforter les Subsahariens envahissant la Tunisie dans leur razia et dans leur volonté de s’imposer par la force et par l’action des puissances étrangères à la population originelle du pays à laquelle ils n’appartiennent pas et n’appartiendront jamais.
Cette phrase maladroite prend aujourd’hui avec Netflix un relief particulier. Peut-on ne pas faire le lien ?
L’Ambassadeur, comme Netflix, comme la majeure partie des américains ignorent tout de l’histoire tunisienne. Ils n’ont fait qu’emboiter le pas à l’annexionnisme afro-centriste et wokiste qui veut envahir l’Afrique du Nord et qui professe à longueur de pages des thèses violentes, racistes contre les vrais les habitants des quatre pays du Maghreb. Il suffit de lire et d’enquêter sur ce courant pour remonter les liens qui l’unissent à Hollywood, à Netflix et aux réseaux politiques washingtoniens.
A défaut d’une histoire propre à lui, l’afrocentrisme, suprémaciste, néo-colonisateur, violent et raciste tente de voler l’histoire des autres. En commettant leurs œuvres, Netflix le confortent dans son projet d’annexion et de vol de l’histoire.
La première cible fut l’Egypte (ce n’est pas un hasard), aujourd’hui c’est la Tunisie à travers l’annexion du personnage central de notre histoire nationale : Hannibal présenté en subsaharien ce qui est historiquement faux et politiquement coupable.
Pourtant, les dernières fouilles dans la colline de Byrsa le prouvent et les analyses ADN pratiquées le montrent. Carthage n’était pas africaine comme la Tunisie actuelle n’est pas africaine n’en déplaise à un certain blog et une certaine revue paraissant en France qui se font eux aussi falsificateurs de l’histoire de la Tunisie.
Le peuple de Carthage descendait des phéniciens, des ibères et des berbères seuls habitants originaux de la Tunisie. Hannibal dans sa campagne militaire avait d’ailleurs aggloméré toutes ses populations et même tenté d’enrôler des tribus gauloises. Il n’y avait pas un seul africain dans son armée.
Quant à ses origines, il suffit de regarder sa généalogie, celle de son père, et jusqu’au choix de son exil pour finir sa vie. Hannibal a choisi d’aller vers l’origine de sa lignée pour terminer sa vie, il partit dans l’actuelle Turquie et non en Afrique subsaharienne.
L’Afrique a été absente de Carthage et Hannibal n’était pas un africain ni de lignée, ni d’origine. Il suffit de lire l’œuvre monumentale de Belkhodja, une référence planétaire.
La version d’un Denzel Washington en Hannibal de pacotille sert uniquement les intérêts américains en Afrique noire quitte à gommer la Tunisie. En même temps, Netflix produit une fausse histoire noire des Etats-Unis pour vendre des audiences aux afro-américains quitte à massacrer l’histoire tunisienne.
On remarquera que Hollywood n’a pas tenté de faire jouer Denzel Washington en Napoléon Bonaparte car les «patriciens» de Washington et Hollywood s’estiment dépositaires et descendants de l’histoire européenne, blanche, épique à laquelle ils pensent appartenir.
Contrairement aux affirmations défaitistes de la ministre de la culture tunisienne, le choix de Hannibal, de la Tunisie ne sont pas fortuits.
Ce n’est pas une simple œuvre de fiction. Les passerelles entre la politique et le cinéma sont stratégiques aux Etats-Unis. Il suffit de chercher l’identité du principal financeur de la campagne de Monsieur Obama.
Netflix continue au cinéma ce que la politique américaine en Tunisie a entrepris sur le terrain politique : une destruction par un proxy pseudo «culturel». La création d’une histoire parallèle, la même que professent certains et qui prétend que la Tunisie a été noire et qu’elle africaine et que nous autres berbères, premiers habitants de ce pays, nous sommes des envahisseurs.
C’est donc volontairement qu’ils annexent l’histoire tunisienne pour la livrer aux afro-américains et aux wokistes afin de leur inventer un récit ethno-politique parallèlement à l’histoire de l’Amérique blanche et patricienne de la côte Est qui fut violente à l’égard des Afro-américains. Les annexions de Hannibal, comme celle de Cléopâtre servent un projet politique américain à l’intérieur comme à l’extérieur des Etats-Unis.
Installer le doute sur les antériorités historiques pour détruire l’existant. Voilà ce à quoi va contribuer Denzel Washington. Peu importe qu’il soit noir ou blanc. Cela dépasse le strict cadre artistique, si on peut appeler cela de l’art. Remettre en question pour mieux asservir.
Comme à leur habitude, les Etats-Unis agiront en Ponce Pilate en se «lavant les mains» des troubles qui naîtront et des querelles qui se font jour déjà. Un procédé habituel, mais détestable.
Denzel Washington en Hannibal de pacotille, les sorties de l’ambassadeur sur les habitants originaux, le travestissement de l’histoire dans un autre film, œuvre d’un activiste français qui rêve d’une reconnaissance américaine pour ses thèses wokistes violemment anti-tunisiennes, gommant nos origines exclusivement et initialement berbères, font partie d’un projet plus profond et plus dangereux de faire de la Tunisie le laboratoire du wokisme après l’échec du laboratoire islamiste sous protectorat américain.
Le choix de notre personnage historique central en Tunisie, la circonstance actuelle où la Tunisie est affaiblie et envahie par des vagues migratoires venant du sud du Sahara, le contentieux profond que nous avons désormais avec les Etats-Unis concernant leur responsabilité directe dans notre naufrage, leurs ingérences en faveur des islamistes via le Qatar, leurs soutiens à l’installation de clandestins en Tunisie contre notre avis, transforment ce film, qui serait insignifiant dans d’autres circonstances, en une bombe politico-ethnique.
Rappelons d’abord que c’est une afro-américaine, Madame Condoleezza Rice qui a été derrière le lâchage du Président Ben Ali au profit de l’islamisme, courant pourtant impliqué dans les attaques terroristes du 11 septembre 2001.
Rappelons aussi que les ingérences dans les affaires tunisiennes et la destruction de l’Etat tunisien et de la Libye ont été entrepris d’abord sous le règne du seul président afro-américain de l’histoire des Etats-Unis.
Après le Scipion de l’ingérence «pseudo-démocratique» en faveur de l’islam politique payé par le Qatar qui a démoli la Tunisie (le mot est faible) voilà que Netflix met un vernis de kitch, de faux, de décorums en carton-pâte pour détruire l’histoire nationale tunisienne pour satisfaire l’idéologie wokiste et afro centriste.
Disons-le clairement Netflix va commettre une œuvre raciste, anti-tunisienne niant le lieu et l’héritage et se fait porte-voix des négationnistes de l’histoire tunisienne.
N’en déplaise à tous, nous habitants originaux et vrais tunisiens de souche, héritiers de Hannibal, nous n’allons pas nous excuser pour la couleur de notre peau, nous n’allons pas nous excuser pour nos origines, nous n’allons pas nous déclarer africains car certains incultes confondent la géographie avec la couleur d’une peau, croyant qu’à force d’affirmer une bêtise sans fondements aucuns, celle-ci deviendrait une évidence.
T.B.
Politologue