Tunis – UNIVERSNEWS (MONDE) – Les relations internationales sont constituées, la plupart du temps, de magouilles, d’entourloupes et de coups bas, entre les Etats -comprenez les grandes puissances- qui,… exploitant toute faille des systèmes logistiques internationaux établis et cherchant à être partie-prenantes, dans toutes les zones de conflits pour prendre pied !!!
C’est le cas, actuellement en Libye où la Chine cherche à devenir une force d’action et d’influence, grâce à un stratagème et un plan secret consistant à envoyer des armes déguisées en aide contre le Covid-19 à un chef de guerre, en contrepartie d’un approvisionnement en pétrole, à des coûts préférentiels.
La Chine prévoyait d’envoyer 92 drones armés d’une valeur d’un milliard de dollars en Libye en utilisant une société écran basée au Royaume-Uni pour contourner une interdiction internationale des armes, révèle le Telegraph. En échange, la Libye déchargerait des barils de pétrole brut vers la Chine à prix réduit, l’expédition secrète par drone faisant partie du paiement.
La Chine espérait que l’envoi d’armes mettrait rapidement fin à la guerre civile dans le pays, permettant à Pékin de gagner en influence et de prendre pied dans les futurs échanges commerciaux avec ce pays d’Afrique du Nord riche en énergie.
Les détails de cette affaire ont été révélés dans le cadre d’une enquête en cours au Canada, où les enquêteurs ont identifié trois présumés co-conspirateurs qui ont négocié l’accord alors qu’ils étaient employés à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une agence des Nations Unies basée à Montréal.
Le Telegraph a pu consulter des courriels évoquant ce plan entre 2018 et 2021, examinés par les enquêteurs et cités dans des documents judiciaires canadiens. Ils décrivent l’utilisation d’un réseau de sociétés écrans enregistrées au Royaume-Uni, en Égypte et en Tunisie pour effectuer des transactions.
«Le gouvernement chinois semble avoir approuvé une stratégie visant à aider la Libye dans l’achat et l’expédition d’équipements militaires par l’intermédiaire d’entreprises désignées et approuvées par le gouvernement chinois afin de masquer l’implication directe des agences gouvernementales», a écrit l’enquêteur dans les documents judiciaires.
Shanghai Gold Wing Aviation Technology, une société enregistrée au Royaume-Uni en mai 2016 et dont le directeur est un citoyen chinois, a été nommée dans ces messages comme chef de projet pour l’accord.
La société, dont l’adresse actuelle est la Southbank Tower de Londres, n’a pas signalé beaucoup d’activité commerciale depuis sa constitution, selon les documents déposés auprès de Companies House.
L’unité répertoriée est un appartement résidentiel, comme l’a découvert le Telegraph lorsqu’un journaliste a visité l’adresse fin novembre.
Un concierge a déclaré au Telegraph que ni Shanghai Gold Wing ni son directeur, Jingzhe Shi, 62 ans, n’étaient répertoriés dans l’appartement londonien.
Au total, 2 333 entreprises sont enregistrées à cette adresse, selon les registres du Companies House. Toutes les sociétés ont des dirigeants ayant des liens avec la Chine. Trente-sept pour cent, soit 873 de ces sociétés, sont toujours en activité.
En Chine, la Shanghai Gold Wing semble avoir eu peu ou pas d’activité. L’adresse en Chine indiquée pour M. Shi, le directeur, n’existe pas. Un bâtiment à Shanghai que le Telegraph a trouvé avec l’adresse indiquée pour Shanghai Gold Wing semble être abandonné et inutilisé.