TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT – M.S.) – Le Festival de l’épervier renaît en cette période estivale à El Haouaria avec son lot de nouvelles activités à partager du 21 au 23 juin 2024. C’est un moment de rencontre où les habitants et les visiteurs peuvent tisser des liens, partager des émotions et s’offrir un moment de ressourcement comme en témoigne Abdelmajid Ben Braham, directeur du festival.
- UNIVERSNEWS : Quelle est la spécificité de cette 55eme édition ?
Abdelmajid Ben Braham : L’art séculaire de la chasse à l’épervier et au faucon est une technique transmise de génération en génération, à El Haouaria. La fauconnerie (chasse au faucon) représente un patrimoine authentique et une tradition séculaire pratiquée depuis près de deux siècles dans la région. L’objectif de cette manifestation est la protection des oiseaux et la conservation de la nature.
Fidèle à sa vocation, cette 55eme édition essaie de promouvoir la culture et le patrimoine de la région sur un fond d’animation varié et alléchant avec au menu un concours de Ball-trap au club des fauconniers, des exhibitions de fauconnerie, des spectacles de folklore, de cavalerie, de fantasia, l’organisation des foires des arts plastiques, du livre, du patrimoine et des produits du terroir, des démonstrations de chasse à savoir l’épervier ou ‘‘sef’’ pour la chasse de la caille et le faucon pèlerin ou ‘‘borni’’ pour la chasse de la perdrix. A l’heure actuelle cette pratique connaît un renouveau exceptionnel et survit, grâce surtout au dévouement des fauconniers surtout après la disparition du souk Essef en 1967.
- Quel est le rôle de l’Association régionale des fauconniers d’El Haouaria ?
L’association des fauconniers a pour mission de développer les performances des fauconniers et de garantir l’avenir de la chasse au faucon, tout en œuvrant à sa promotion, sa protection et sa valorisation. L’association œuvre, en plus de l’enseignement et de la préservation de ce métier, à créer des projets de développement respectueux de l’environnement, dont la mise en place d’une réserve pour les oiseaux protégés, les oiseaux nicheurs et les proies utilisées dans l’opération de chasse ainsi que de circuits touristiques. L’art de cette chasse noble se lègue de père en fils en précieux héritage, auquel la relève doit accorder la plus grande importance en hommage posthume aux anciens. L’omniprésence des jeunes fauconniers en habits traditionnels à chaque festival, est la preuve irréfragable que la relève est dans de bonnes mains.
- N’est pas chasseur de faucon qui veut ! Quelles sont les conditions pour pratiquer cet art ?
C’est un privilège qui n’est en principe accordé qu’aux titulaires d’un permis de chasse. L’autorisation donnée à un fauconnier de détenir un faucon est délivrée expressément par l’Association régionale de fauconnerie avec des recommandations très fermes. Quant aux braconniers, les lois sont faites pour les pourchasser. Faisant partie des espèces protégées, le faucon ne peut être en effet capturé sans autorisation spéciale et selon une technique particulière. Nous essayons de protéger ce rapace avec la Fédération Nationale des Associations de Chasseurs et des Associations Spécialisées en Chasse.
Nous luttons pour la réglementation de la chasse et pour sa conformité aux lois nationale et internationale et pour l’interdiction de la chasse aux filets fixes. La fauconnerie, autorisée en Tunisie, de mars à fin juin, est régie par les dispositions du Code forestier, révisé par la loi 88-20 du 13 avril 1988. L’article 165 (nouveau) stipule que la chasse vise l’équilibre entre les animaux sauvages, le couvert végétal et les activités humaines. A cet effet, les chasseurs sont tenus d’exercer cette activité avec rationalité et responsabilité et de conserver l’équilibre et la durabilité des écosystèmes.