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Poutine appelle l’armée ukrainienne à prendre le pouvoir, des heures décisives pour l’issue des « affrontements »
Au deuxième jour de l’offensive russe en Ukraine, l’étau se resserre autour de Kiev. Selon l’armée ukrainienne, des commandos de sabotage et des troupes russes de reconnaissance ont commencé à entrer dans la capitale ukrainienne.
Plusieurs médias ont fait état de combats dans le nord de la ville. Selon des témoignages de personnes sur place, des forces russes se déploient dans le quartier d’Oblon et des exactions envers les civils seraient constatées.
Kiev est pris en étau par les forces armées russes. Des combats ont été relevés toute la matinée dans la capitale ukrainienne et à sa périphérie. Des échanges de tirs et des explosions ont été entendus dans le quartier d’Obolon.
Et aux dernières nouvelles, on apprend que les forces russes ont réalisé des percées majeures et se trouveraient, déjà, aux portes de la capitale ukrainienne, Kiev.
Pour l’armée ukrainienne, la Russie prépare une plus large offensive depuis la Biélorussie avec l’objectif de prendre Kiev. Dans la matinée, des combats ont été constatés dans des villes situées à 80 et 45km de la capitale. Vers 15h, les combats se seraient intensifiés dans les rues de la capitale.
La Russie, par la voix de Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, s’est dite prête à des négociations et à un cessez-le-feu «dès que les forces armées ukrainiennes déposeront les armes». Une demande rejetée vigoureusement par le président ukrainien qui a lancé un appel à la mobilisation générale.
Selon les stratèges américains, l’objectif de la Russie est de faire tomber le pouvoir ukrainien en place pour le remplacer par un gouvernement pro-russe.
Les différents combats auraient fait une cinquantaine de morts du côté russe. L’Ukraine fait toujours état de 137 pertes humaines.
Quelque 100.000 Ukrainiens ont fui les combats. Les Nations Unies s’attendent à voir jusqu’à 5 millions d’Ukrainiens fuir le pays. La Pologne et la République tchèque ont d’ailleurs accueilli les premiers réfugiés qui ont fui la guerre.
En début d’après-midi, l’Union européenne a également décidé du gel des avoirs au sein de l’UE de Vladimir Poutine et de Sergueï Lavrov.
Autres conséquences de l’initiative militaire russe, la délocalisation de la finale de la ligue des champions à Paris. Initialement, elle devait avoir lieu le 28 mai prochain à Saint-Pétersbourg. Le Grand prix de F1 de Russie a également été annulé.
Les diplomates restent en place à Moscou
Du côté du ministère des Affaires étrangères, le cabinet de Jean Asselborn (LSAP) a souligné «qu’il n’était pas prévu de rappeler nos diplomates actuellement en Russie». «Leur présence à Moscou est plus importante que jamais maintenant, pour nous fournir des informations et assurer la coordination sur place entre membres de l’Union européenne.
Autre élément saillant, le président russe Vladimir Poutine a appelé vendredi les militaires ukrainiens à « prendre le pouvoir » à Kiev en renversant le président Volodymyr Zelensky et son entourage, qu’il a qualifiés de « néonazis » et de « drogués ».
« Prenez le pouvoir entre vos mains. Il me semble qu’il sera plus facile de négocier entre vous et moi », a lancé M. Poutine à l’armée ukrainienne dans une intervention retransmise à la télévision russe, affirmant ne pas combattre des unités de l’armée mais des formations nationalistes qui se comportent « comme des terroristes » utilisant des civils « comme des boucliers humains ».
D’ailleurs, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, indique être prêt à des négociations si l’Ukraine « dépose les armes ». Le dirigeant justifie toujours l’assaut par la volonté de « libérer » les Ukrainiens « de l’oppression », laissant entendre que Moscou comptait renverser le pouvoir en place. Le ministre dit souhaiter que ses voisins « puissent librement choisir leur avenir », alors que les forces armées russes ont pris en étau la capitale Kiev, vendredi matin.
Sanctions économiques
L’Union européenne « veut couper tous les liens entre la Russie et le système financier mondial », affirme Bruno Le Maire. « Notre objectif est de faire plier l’économie russe, cela prendra le temps nécessaire », insiste le ministre de l’économie, avant une réunion à Paris avec ses homologues européens.
Parmi les sanctions actées, l’Union européenne va limiter drastiquement l’accès de la Russie aux marchés de capitaux européens et à des « technologies cruciales », en la privant de composants électroniques et de logiciels. Ces sanctions toucheront « les transports, le secteur aéronautique, les semi-conducteurs, toutes les technologies sensibles de l’économie russe », a précisé Bruno Le Maire.
N.H (avec Agences)