
Tunis, UNIVERSNEWS (Education) – Comme à la fin de chaque année scolaire, la session principale du baccalauréat a révélé samedi 21 juin 2025 tous ses secrets. Nous avons certes entendu les youyous des familles des candidats admis, des klaxons intempestifs et les cris de joie des parents ayant chèrement payé pour voir leurs enfants décrocher les visas leur permettant de franchir le seuil de l’université à partir de la prochaine rentrée. Mais nous avons aussi remarqué l’amertume et le désespoir sur les visages d’une importante frange d’élèves. Ceux, parmi les candidats ajournés ou pire, encore ayant échoué à cette importante épreuve.
Une honteuse 22ème place
Seuls 1720 candidats ont été admis des 5454 inscrits à ce concours dans le gouvernorat de Kairouan, soit un taux de réussite de 31 ,54%. C’est peu pour un gouvernorat qui compte plus de 600 mille âmes, disent les observateurs !
A l’exception du lycée pilote de Kairouan qui a réalisé l’honorable taux de réussite de 98 ,21% et du lycée sportif de Kairouan (74,65% de réussite), c’est le lycée secondaire de la paisible ville de Menzel Mhiri, qui comme chaque année d’ailleurs, a décroché la palme au niveau régional avec 46 ,39%. Alors que les lycées de Ain Jeloula avec19,58% et d’El Aghaliba de Kairouan avec 18,75% viennent en queue de peloton. Ces résultats non probants viennent confirmer encore une fois que l’enseignement dans ce vaste gouvernorat, n’est pas au mieux de sa forme, faute de cadres ’enseignants suffisants, notamment au niveau des délégations, en l’absence de recrutement et au recours à des suppléants souvent mal préparés psychologiquement et pédagogiquement, disent les uns, et à l’incertitude dans l’avenir des élèves en l’absence totale d’encadrement parental aux difficultés de transports que rencontrent des élèves, notamment ceux du rif, disent les autres !!!
Analphabétisme et pauvreté
Le 22e rang qu’a occupé, cette année, le gouvernorat de Kairouan explique le taux élevé de la pauvreté, enregistré dans les 13 délégations de ce gouvernorat qui est de l’ordre de 34 ,9%, Le plus élevé du pays, selon l’institut national des statistiques (INS). Celui du chômage qui a dépassé les 16 % contre 27,9% pour l’analphabétisme, avec une inconfortable deuxième place à l’échelle nationale et ce malgré la gratuité de l’enseignement public, alors que le nombre de cas et de tentatives de suicides, selon le rapport de l’observatoire social tunisien du forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) est de 22 cas (dernier trimestre 2024). Autant de facteurs qui n’ont pas aidé les responsables de l’enseignement dans ce gouvernorat à surmonter les problèmes que rencontre ce secteur pour s’améliorer et grimper encore au classement. (Néji Khammari)