- « Maher Zid, un pion protégé par Ennahdha et qui fait trop de mal à la mémoire du martyr Chokri Belaïd… »
Lors de son passage, dans la soirée d’hier jeudi 20 juin 2019, à l’émission de Mariem Belkadhi sur la chaîne de télévision Al Hiwar Ettounsi, Besma Khalfaoui a parlé avec les tripes tout en gardant les pieds sur terre et la tête sur les épaules pour mettre à nu, ce qu’elle appelle les manœuvres du parti Ennahdha qui, « protège certaines parties et certains individus dont le sieur Maher Zid ».
Après avoir levé toute équivoque entre l’association dite de lutte contre la corruption et l’Instance officielle de lutte contre la corruption présidée par Chawki Tabib (INLUCC), veuve Chokri Belaïd et mère de ses enfants s’est interrogée sur la qualité de cette association dont on se demande comment son initiateur a pu avoir l’autorisation de la créer alors qu’il fait l’objet de nombreuses plaintes et de plusieurs condamnations
Ensuite, Mme Khalfaoui indique qu’effectivement l’appareil portable du martyr est gardé chez elle après avoir fait l’objet des vérifications d’usage par les services judiciaires quant à son contenu. « Et il demeure à la disposition de la justice si le besoin se fait sentir. D’ailleurs, j’ai été convoquée et interrogée à ce sujet mais on ne m’a pas demandé de restitue ledit appareil», a-t-elle ajouté en substance.
Besma Khalfaoui a accusé, nommément, le procureur de la République, Béchir Akremi de « faire à sa guise dans le dossier du martyr Chokri Belaïd sachant qu’une plainte a été déposée contre lui concernant l’illégalité du poste de procureur qu’il occupe après avoir été juge d’instruction du Bureau n° 13 ayant instruit l’affaire de l’assassinat ».
Veuve Belaïd s’interroge sur le blocage imposé au dossier de l’assassinat depuis voilà maintenant plus de six alors, « alors qu’une simple plainte, vide de tout sens, déposée par Maher Zid, a bénéficié d’une rapidité et d’une célérité extraordinaires sans oublier le tapage médiatique qui lui a été accordée par le porte-parole du Pôle judiciaire pour la lutte contre le terrorisme… »
« C’est cette manie de vouloir me dénigrer et de souiller la mémoire du martyr Chokri Belaïd qui fait le plus mal surtout quand cela provient d’un individu tel Maher Zid connu pour ses accointances avec Ennahdha et pour ses agissements plus que douteux, sachant qu’il s’était vanté, dans l’une de ses vidéos, de se trouver dans une salle d’opérations du ministère de l’Intérieur sans qu’il ne soit inquiété outre-mesure», précise encore Besma Khalfaoui.
Malgré sa force de caractère, alors qu’on la sentait au bord des larmes, veuve Chokri Belaïd n’a pas oublié le fameux « film-documentaire réalisé par Maher Zid et financé et diffusé par la tristement célèbre chaîne qatarie d’Al Jazeera », connue pour servir les agendas des frères musulmans.
Besma Khalfaoui s’interroge comment un individu comme Maher Zid soit libre alors que des sécuritaire tels Issam Dardouri ou Walid Zarrouk aient été mis sous les verrous !
Maher « Knouz » et ses accointances avec Al Jazeera et avec Nicolas Beau
En effet, Maher Zid, ancien greffier des tribunaux, après avoir bénéficié de l’amnistie générale au lendemain du 14 janvier 2011, est connu pour être très proche des milieux islamistes salafistes et il a été souvent condamné pour diffamation et vol de documents confidentiels de justice relatifs à des affaires terroristes. Et pas plus tard que le 5 octobre 2018, il avait été condamné à deux ans de prison ferme par le Tribunal de première instance de La Manouba pour diffamation et atteinte au président de la République.
N’oublions pas que c’est encore Maher Zid qui a prétendu que les héros de la Garde nationale ont été tués à Goubellat parce qu’ils « étaient de simples vulgaires chercheurs de trésors », ce qui lui avait valu le fameux sobriquet de « Maher Knouz », mais il n’avait pas été inquiété pour avoir souillé la mémoire et la réputation du corps de la Garde nationale, fierté des services sécuritaires de la Tunisie.
D’autre part, on constate que Maher Zid est défendu, bec et ongles, par le mystérieux journaliste français, Nicolas Beau qui lui a consacré, le 21 février 2019, un très long article pour le présenter comme étant un « collègue victime du harcèlement des services de sécurité et de justice ».
Pour revenir au passage sur Al Hiwar, Besma Khalfaoui a exprimé sa déception et son amertume suite au grand bruit fait autour de la prise en main de l’affaire de « l’appareil secret d’Ennahdha » par le Conseil de sécurité nationale avant que tout retombe dans un mutisme inexpliqué», selon ses propres dires.