Une projection de presse de « Bidoun 3 » le nouveau long-métrage du réalisateur tunisien Jilani Sâadi a eu lieu le 2 avril 2019 à la salle « 350 » à la Cité de la Culture. Un film qui se situe dans la lignée de ses deux précédents et qui expose des situations invivables vécues par des personnages marginaux et toujours à la recherche de liberté.
Mais l’aventure restera-t-elle toujours ambigüe dans cette « série » de films sous l’intitulé de : « Bidoun » que réalise Jilani Sâadi ? Nous en sommes à la troisième partie et la tristesse et le désarroi y sont de mise.
Dans ce nouvel « épisode », Jilani Sâadi y va « encore plus loin », comme signalé en complément au titre du film. Les personnages changent, certes. Ce sont, ici, trois personnages principaux, où les problèmes auxquels ils sont confrontés sont les mêmes.
Il s’agit de ceux de gens marginaux et différents qui ne sont pas acceptés par la société. L’histoire se passe encore une fois à Bizerte, une toile de fond où la ville est filmée en des scènes diurnes et nocturnes. Le thème de la mort et celui du suicide y vont ensemble.
La marginalité au niveau de la vie quotidienne et des comportements avec autrui chez les trois personnages du film est rapportée telle qu’elle, si bien qu’on se croirait dans un film documentaire. Le réalisateur Jilani Sâadi utilise encore une fois une caméro Gipro, celle-là même qui lui a permit de faire des prouesses techniques et au niveau des prises de vue dans les deux précédents « Bidoun 1 » et « Bidoun 2. »
Cette caméra a des particularités qui permettent de filmer librement, étant donné qu’elle est polyvalente. Plusieurs scènes se situent sur le pont mobile de Bizerte et sur l’autoroute. La métaphore avec cette dernière exprime le chemin ouvert et libre, qui, pourtant dans ce film reste difficile à atteindre.
Les acteurs sont peu connus ou prou. Il s’agit de : Hached Zammouri, Lina Eleuch et Noureddine Mihoub. Ces derniers y jouent avec sincérité bien dirigés qu’ils sont par le réalisateur. Le seul comédien connu est Mohamed Hassine Graya qui y joue un petit rôle. La musique et les chansons, des standards de la chanson arabe et tunisienne arrangés par Slim Arjoun, constituent, d’autre part, un détail important dans le film avec Lina Eleuch qui joue et chante en live à merveille.
L.B.K.