TUNIS – UNIVERSNEWS (Education) – Les cours de soutien scolaire sont entrés dans les mœurs et les parents d’élèves, peu importe leur appartenance sociale, y ont recours comme s’il s’agissait de la seule et unique planche de salut pour leurs enfants en proie à la médiocrité scolaire. Ainsi, avec de plus en plus de parents désireux de payer en faveur de ce qu’ils considèrent comme la clé de la réussite future de leurs enfants. Convaincus qu’il offrira à leur progéniture une meilleure chance de réussite, ces parents mettent souvent le paquet, offrant ainsi aux enseignants l’opportunité d’ajouter un supplément considérable à leurs revenus.
De plus en plus d’élèves se trouvent en difficultés scolaires, et ont parfois besoin d’un certain cadre pour améliorer leurs performances. Aujourd’hui, deux élèves sur cinq suivent des cours payants au primaire, autant au collège et trois sur cinq au lycée, soit une moyenne de 7/15 de nos élèves qui optent pour ces cours de soutien payants. Certains élèves rencontrent des difficultés particulières dans certaines matières, ce qui peut nuire à leur motivation et à leur réussite globale. L’enseignant de soutien scolaire est un spécialiste en la matière qui est appelé à adapter le contenu de ses cours selon les besoins et les attentes de l’élève.
Pour adapter le cours de soutien à un élève, l’enseignant en mathématiques, en arabe ou en français doit impérativement évaluer les compétences et les lacunes de l’élève. Les cours de soutien scolaire sont en général efficaces lorsqu’un travail de fond sur les méthodes d’apprentissage est effectué. L’élève a besoin d’un rattrapage scolaire pour l’aider à préparer ses examens à venir, d’une remise à niveau ou d’une méthodologie pour structurer son travail. En classe, il n’a pas forcément l’occasion de s’exprimer ou de poser des questions. L’enseignant à une vingtaine d’élèves qu’il doit accompagner. Pour cela, les cours de soutien assurent un suivi et un accompagnement global. L’école à elle seule n’est pas suffisante et les parents n’ont pas les outils nécessaires pour combler ce vide.
Convaincus qu’ils offriront à leur progéniture une meilleure chance de réussite, ces parents mettent souvent le paquet, donnant l’occasion, aussi, aux enseignants d’ajouter un supplément considérable à leurs revenus. La pratique s’est tellement répandue que plus aucun élève ou lycéen ne peut aujourd’hui se passer de ces cours, devenus aussi indispensables que chers. Dans le primaire, un cours de soutien en sciences, langue arabe ou français, de deux heures, est d’environ de 30 dinars. Deux matières valent 60 dinars et trois 70 dinars. Et si pour les élèves, payer ces cours de l’école est la seule manière de rattraper le manque de concentration en classe à cause de l’encombrement et de la surcharge du programme, pour les familles, il s’agit beaucoup plus d’un lourd fardeau financier qu’elles supportent difficilement en cette période de crise du pouvoir d’achat, notamment s’il y a plusieurs enfants scolarisés.
Malgré cela, à présent, aucun niveau scolaire n’échappe aux cours supplémentaires : du primaire au secondaire, particulièrement les élèves préparant un examen ; chacun se sent obligé de payer des cours supplémentaires et ça ne sert à rien d’incriminer seulement les enseignants car le phénomène est lié au changement de la société tunisienne. Les parents, trop occupés, n’ont plus le temps de bien suivre leurs enfants et préfèrent les solutions de facilité. Ils préfèrent sous-traiter l’opération de révision des leçons de leurs enfants pour bénéficier de leur temps libre. (M.S.)