
Croissance incertaine des céréales en Tunisie

TUNIS – UNIVERSNEWS Dans les prochaines semaines, la Tunisie devra faire face à une grave pénurie de céréales, puisque plus de 80% de ses besoins (environ 3 millions de tonnes) dépendent d’approvisionnements extérieurs. Le problème se complique davantage, car l’un de ses principaux fournisseurs traditionnels, la France, a décidé d’interdire les exportations de céréales en dehors de l’Europe à partir du 25 avril 2023.
La situation est encore plus inquiétante avec le retrait de la Russie de l’accord ukrainien d’exportation de céréales, ce qui a entraîné une flambée des prix, en particulier pour le blé. Les importateurs du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, y compris la Tunisie, redoutent un retour à la crise des exportations de céréales et tentent d’évaluer la situation.
La Tunisie, comme beaucoup d’autres pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, est l’un des plus grands importateurs de céréales, ce qui la rend vulnérable aux crises d’approvisionnement de ces produits essentiels. Cette saison, le pays a subi une baisse significative de 60% de ses rendements céréaliers par rapport à l’année dernière, ne récoltant que 2,7 millions de quintaux contre 7,5 millions de quintaux précédemment. Cette situation suscite des inquiétudes quant à l’impact sur la sécurité alimentaire nationale.
Compenser la baisse de la production par des importations constitue l’un des défis les plus importants pour les finances publiques, étant donné les perspectives de hausse des prix mondiaux et la rareté des financements et flux financiers extérieurs vers la Tunisie.
Cette situation risque d’avoir un impact dévastateur sur le quotidien des Tunisiens, car les premières manifestations de la crise sont déjà visibles, avec des files d’attente devant les boulangeries devenues monnaie courante en raison du manque de pain et de graves pénuries de produits de base dans de vastes zones du pays.
Par ailleurs, le marché tunisien dépend largement des importations étrangères, notamment d’Ukraine et de Russie, pour satisfaire ses besoins en blé et en orge, nécessitant entre 60% et 70% des approvisionnements annuels, soit environ trente millions de quintaux.