(Paris. De notre correspondant particulier Mongi Hazgui)
Rappelez-vous de Issa Hayatou qui était à la tête de la Confédération Africaine de Footballdurant 29 années et écarté, il y a 2 ans, par Ahmed² (Ahmed à la puissance 2, Ahmed Ahmed).
Ce changement du 16 mars 2017 à Addis-Abeba, suite aux erreurs et errements à outrance du Camerounais était nécessaire (mais pas suffisant) pour un changement en profondeur de l’institution CAF et pour ainsi dire sauver l’honneur des Africains…
Que nenni. Rien n’a changé !
L’institution est restée la même, pire, les scandales se succèdent les uns après les autres au même rythme et importance que les autres scandales à répétition de la Fédération internationale de football (FIFA)…Ahmed², en sortie du vote qui l’a placé sur le trône de la CAF avait déclaré : « Je vous promets une transparence dans la gestion de la CAF et la fin des pratiques obsolètes ». Pris au mot, nous constatons, suite au dernier scandale de Radès, un plus fort retour aux anciennes pratiques si ce n’est pire encore !
Hier après-midi, à l’Hôtel parisien Hyatt Regency, au début de la réunion d’urgence du comité exécutif de la CAF dirigée par Ahmed², l’ambiance était électrique aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.
A l’intérieur un va-et-vient incessant de sommités du football africain, de touristes, de curieux …et une présence remarquée des forces de l’ordre. A l’extérieur, les supporteurs du WAC ont squattés l’abribus qui fait face à l’hôtel tandis que les supporteurs de l’EST ont squatté le café qui fait le rond-point de la place.
Un tohu-bohu incessant à l’intérieur et des clameurs et des champs à l’extérieur. On avait l’impression qu’un match de foot, par personnes interposées, se jouait mais sans limites ni dans le temps ni dans l’espace.
Un match qui a dépassé le temps réglementaire et qui a duré presque cinq heures et un public qui a vibré entre l’angoisse et l’espoir…
La sentence est tombée le soir par un communiqué en plusieurs points de la CAF qui a eu un effet de foudre sur les uns (les Espérantistes) et une acclamation chez les autres (les Widady) :
1-Les conditions de jeu et de sécurité n’étaient pas réunies lors match retour de la Ligue des champions, empêchant le match d’arriver à son terme.
2-En conséquence le match retour devra être rejoué en dehors du territoire tunisien.
3-Toutes les dispositions réglementaires de la CAF pour cette compétition sont maintenues pour ce match.
4-En conséquence, l’Espérance devra restituer au secrétariat général de la CAF le trophée et les médailles décernées le 31 mai 2019 dès notification officielle de la présente décision.
5-Tous les autres aspects de discipline, d’organisation, d’arbitrage seront soumis aux instances compétentes pour traitement et décision“
Une décision à première vue, qui n’a ni tête ni queue, n’est juridiquement pas viable. De plus, c’est la victime qui est triplement sanctionnée en place et lieu du coupable…Alors que se passe-t-il au sein de notre instance suprême du foot africain ?
Pourquoi cette lenteur d’une prise de décision urgente (2 jours) ? Pourquoi ce communiqué a-t-il été rédigé à la hâte sans argumentaire juridique ? A-t-on pesé les conséquences désastreuses sur le public et le politique ?
Toute ces questions, qui restent à cet instant, sans réponses nous font rappeler les décisions prises lors du règne de Hayatou et réitérées, à la puissance n, par Ahmed ²…Il est temps de sauver, une fois pour toutes