TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF) – L’administration est devenue un obstacle à de nombreux projets individuels ou dans le cadre de sociétés, qui sont de nature à créer des postes d’emplois et proposer de nouveaux créneaux porteurs. C’est le cas, dans divers domaines… alors que, pourtant, ces nouveaux projets sont de nature à augmenter les recettes de l’Etat, ce dont elles ont besoin d’urgence, et peuvent servir la communauté nationale et, en particulier certaines zones défavorisées dans le pays et qui, pourtant, regorgent de richesses naturelles.
C’est le cas de cette question des maisons d’hôtes, des gites ruraux et d’autres coins pour une évasion en famille ou en solo, juste pour s’éloigner du brouhaha des grandes cités.
A titre d’exemple, Dar El Henchir, située à quelques petites encablures de la paisible et tranquille ville d’Oueslati dans une vaste oliveraie, entourée de montagnes et d’une luxuriante végétation forestière est devenue, depuis quelques années, le passage obligé des amateurs avides de calme et, d’air frais et de verdure, pour devenir un gite rural par excellence.
Hichem Gassab, l’exploitant depuis plus d’une décennie de ce gite rural, attend encore l’arrivée de l’autorisation qui lui permettra ainsi que ses nombreux cadres et employés d’accueillir leurs clients dans une région qui reste belle malgré la sècheresse et le chômage de ses habitants.
« Ma première demande d’autorisation pour l’exploitation de ce projet date de 2013. Il fallait attendre la nouvelle loi de 2018 pour renouveler ma demande suite à une intervention directe de la ministre de l’agriculture à l’époque, lors de sa visite à notre gite. En 2021, J’ai eu une autorisation du ministère de l’agriculture puis une autre de l’ONTT, provisoire cette fois-ci. Celle-ci ne pouvait, hélas, durer qu’une année.
Les forces de l’ordre (la Garde Nationale) disent que je ne peux pas héberger des personnes tant que je n’ai pas l’autorisation finale du ministère du tourisme. Après une année d’attente je me surprends d’une très longue liste de ce qu’ils appellent ‘’réserve’ ’ comportant les conditions irréalisables qu’il faut accomplir pour pouvoir bénéficier d’une autorisation.
Depuis, je suis toujours bloqué à cause de cette liste qui n’est autre qu’un outil de blocage intentionnel», dit-il.
Cet exemple n’est pas le seul et il y a des dizaines -si ce n’est plus qui sont dans la même situation- comme cette maison d’hôte dans la zone de Jbel Essarj (Kairouan) dont le propriétaire a dépensé près d’un million de dinars pour la créer et qui a été obligé de la fermer et de revenir vivre en Autriche.
On a évoqué, souvent, preuve à l’appui, que la loi demeure un obstacle à l’évolution et qu’elle accepte difficilement l’idée de devenir désuète et dépassée, par les soins de ceux qui, pourtant, sont censés faire progresser le pays.
Certaines activités continuent à faire partie du secteur parallèle, juste parce que, selon la loi, ils n’appartiennent à aucune catégorie de profession, et l’administration, comme elle en a pris l’habitude trouve une prédilection à empêcher ces activités entrer dans le circuit légal… Sinon, comment expliquer ces nombreux métiers qui se la coulent douce, en ne payant rien, ni au fisc, ni aux caisses sociales.
C’est, plutôt, une aberration à laquelle on doit remédier, avec l’Etat qui peut tirer d’importantes ressources de ces activités commerciales bien lucratives et on se demande si quelqu’un osera, enfin, débloquer ces situations qui demeurent inextricables.