TUNIS – UNIVERSNEWS – La journée mondiale et nationale du don d’organes et de la greffe est célébrée le 15 octobre en Tunisie. Au programme, information et sensibilisation, des semi-marathons, témoignages et conseils. Le mot d’ordre de cette journée, cette année, est de « combler le manque de connaissances pour sauver des vies humaines. Témoignage de Néjib Chabouh qui a accepté de nous parler pour véhiculer un message d’espoir aux personnes qui sont ou vont être greffées.
Après plusieurs allers-retours incessants à l’hôpital et plusieurs complications graves, la solution pour Néjib Chabouh, enseignant d’éducation physique de mener une vie comme tous les jeunes de son âge, c’est une greffe d’un rein ; un don anonyme qui lui a permis de continuer à vivre, et à son tour de promouvoir et parler du don d’organes. J’ai eu une insuffisance rénale. Je suis resté une année sous dialyse et en 1998 j’ai fait la greffe du rein. Le soulagement m’envahit… pour la première fois depuis longtemps, j’avais l’impression que les choses s’amélioraient. J’avais également perdu l’étrange sentiment qui accompagne l’insuffisance rénale. Je remercie de tout cœur, ces personnes formidables que sont les infirmières, extraordinairement compétentes et proches du malade. Je n’oublie pas les médecins toujours à l’écoute et présents au moment fatidique. 25 ans que je suis greffé sans aucun problème de ce côté.
Si j’ai une belle vie aujourd’hui, c’est grâce au donneur d’organe
Libéré des fatigues quotidiennes d’avant la greffe, ma transplantation rénale m’a permis de revivre normalement, La reprise a été rapide. Mon énergie était revenue et je me sentais normale, malgré le cocktail quotidien de médicaments pour empêcher mon système immunitaire d’attaquer le rein. Dès lors, une nouvelle vie commence : terminées les dialyses cinq soirs par semaine. Pour Néjib c’est aussi la fin d’une forte charge mentale. « Je voue une reconnaissance sans borne et je pense souvent à mon donneur et à la famille de ce dernier. Si j’ai une belle vie aujourd’hui, c’est grâce à lui. C’est une renaissance, une nouvelle existence, une chance et un état de santé grandement amélioré. Sans le geste d’un donneur anonyme, j’aurais subi des soins contraignants » « C’est une belle histoire qui montre l’évolution de la médecine depuis 50 ans, insiste Néjib.
En parler pour sauver des vies
«Donnez. Donnez vos organes et vous deviendrez un être formidable qui permettra de sauver des vies», tel est le message vital qu’il souhaite faire passer au plus grand nombre .Et de poursuivre: «Les dons d’organes sont une chance pour chaque personne dont la santé vacille». Il ne faut pas l’oublier: «Nous pourrions tous en avoir besoin un jour . Donner l’un de ses reins de son vivant est une expérience éprouvante et intime, qui permet à la personne malade de recommencer à vivre, loin de l’angoisse et des appareils de dialyse. Sauver une vie grâce au don d’organe, c’est un cadeau pour le receveur mais aussi pour le donneur. Offrir un rein, c’est redonner la vie à une personne qui nous est chère, c’est la voir se réjouir à l’aube de chaque nouveau jour en réintégrant la vie sociale et en reprenant les activités qu’elle pensait perdues à jamais».
Néjib mène une vie normale à Nabeul. La passion du sport ne le quitte pas. « Le sport permet, d’une part, de réadapter le corps à l’effort, et de l’autre, de réconcilier la personne greffée avec son corps. Il y a donc un double bénéfice thérapeutique et psychologique. Cela m’a permis de créer l’Association tunisienne des sportifs greffés, de prendre part à plusieurs compétitions sportives et de remporter plusieurs médailles en Argentine, en Espagne, au Canada, en Thaïlande, en Australie, en Afrique du Sud, à Dubaï et en Turquie», dit-il.
M.S.