TUNIS – UNIVERSNEWS – Imitant les Etats-Unis qui ont eu recours, depuis toujours, à des éléments ingérables, pour atteindre des objectifs aléatoires, dans certaines guerres qu’ils mènent dans le monde, l’Union Européenne a voulu utiliser le phénomène de la migration anarchique et irrégulière pour déstabiliser les pays maghrébins et africains.
Malheureusement pour cette entité hétéroclite et embourbée dans ses dissensions internes, il y a une omission majeure… c’est qu’ils ont oublié que leur sécurité et leur bien-être dépendent, principalement et en grande partie, de la stabilité et du développement des pays du sud de la Méditerranée, en particulier.
Aujourd’hui, l’Europe qui a instauré des visas pour les résidents des pays du sud reçoit la monnaie de sa pièce, avec un effet boomerang dévastateur qui risque de la mettre dans des situations peu enviables, en l’absence de solutions radicales, pondérées, concertées et bien étudiées, afin de donner à leurs partenaires de ce qu’ils appellent « le sud de la Méditerranée », les moyens, en vue de pouvoir dissuader leurs ressortissants de se rendre en Europe.
Les derniers développements ont montré que ce ne sont pas les solutions coercitives, ni les centres de détentions installés en Italie -alors que leurs frontières sont des passoires-, ni encore les amendes de 5000 euros qu’ils ont instaurées pour ceux qui viennent des « pays sûrs », ou, aussi, les accords de rapatriements signés en catimini et dans le secret total -comme celui avec la Tunisie- qui sont la solution qui va les sortir de ce guêpier dont ils sont les instigateurs.
Les membres de la Commission européenne ont fait de la question de l’immigration clandestine leur cheval de bataille dans leur campagne électorale, à l’approche des prochaines élections… et c’est de bonne guerre, mais ils continuent à mettre les pieds dans le plat.
Ils continuent à mettre la pression sur la Tunisie -qu’ils considèrent le maillon le plus faible-, mais ils ont oublié qu’on n’a rien pour rien et que jouer la politique de la carotte et du bâton n’est pas de nature à régler le problème… parce que le pouvoir tunisien a compris ce jeu et ne va pas se laisser faire.
On peut demander aux Européens ce que la Tunisie va faire de ces centaines de milliers de migrants clandestins, sachant que pour « protéger les frontières des pays du nord de la Méditerranée, il est nécessaire qu’elle arrive, d’abord, à juguler les arrivées et gérer ceux qui sont déjà sur place et qui sont devenus « indésirables » dans plusieurs régions, surtout que nombreux sont ceux qui avaient fui leur pays, pour des délits criminels. Et, le pays est devenu, sans le vouloir, un centre d’accueil. C’est dire que l’arme de destruction massive engrainée par l’Europe commence à donner ses résultats en Tunisie et à y faire des dégâts considérables.
Tout ce qui arrive à la Tunisie est la conséquence de leur « belle politique de bon voisinage », avec une cheffe du gouvernement italien qui caresse la Tunisie, dans le sens du poil, et des députés européens qui s’arrogent le droit de se rendre en Tunisie, pour rencontrer des associations de la société civile -et quelle société civile !!!-, bafouant des pieds la souveraineté de la Tunisie…!!!
Et, là on se demande où est la France -premier partenaire de la Tunisie- préoccupée plutôt par les gains que peuvent lui générer les visas et qui ose les refuser à des sommités et des compétences tunisiennes qui sont en relation de toutes sortes avec leurs homologues français… avec des exactions de toutes sortes et un avilissement indigne des demandeurs de visas !!!
Le règlement du problème des migrants clandestins préoccupe, aussi et même plus, les Tunisiens, mais la solution ne peut être qu’à travers un consensus et la mise en place de mécanismes et de procédures basées, pas uniquement, sur le volet sécuritaire… et on se demande jusqu’où peut aller l’Europe, pour consentir une contribution au règlement de cette question épineuse.
Malheureusement pour tous, l’Europe n’est pas en état et ne négocie pas sérieusement pour venir à bout de cette question épineuse… et elle ne peut que s’en prendre à elle-même pour ce qui va advenir, surtout que les migrants refoulés jurent par tous leurs dieux qu’ils vont tenter de nouveaux l’aventure !!!
MUSTAPHA MACHAT