Tunis – UNIVERSNEWS (MONDE) – Le Parlement libanais a réussi aujourd’hui au second tour à élire un nouveau président pour le pays du cèdre, avec une large majorité (99 voix), dépassant de plus de dix points le nombre requis.
Par conséquent, le commandant de l’armée Joseph Aoun deviendra président du Liban, deux ans après que ce poste sera devenu vacant.
Toutefois, il y a, dans ce choix, la signature de l’Oncle Sam… dans le façonnement de la nouvelle carte du Moyen Orient.
Cette élection eu lieu après une rencontre entre des représentants des blocs du Hezbollah pro-iranien et de son allié, le mouvement Amal, et Joseph Aoun au Parlement, lui assurant ainsi la majorité nécessaire pour l’emporter.
Depuis la fin du mandat du président sortant, Michel Aoun (sans lien de parenté avec Joseph), en octobre 2022, le Parlement avait jusqu’ici échoué à élire un président, qui détient un rôle avant tout protocolaire. Les détracteurs du Hezbollah l’accusaient d’avoir bloqué l’élection en voulant imposer son candidat, Soleiman Frangié. Ce proche de Bachar Assad a annoncé mercredi son retrait en faveur de Joseph Aoun, permettant son élection. Les réunions et consultations entre les forces politiques se sont multipliées ces dernières heures dans le but de parvenir à un consensus concernant le militaire.
Pour que cette élection soit validée, il faudra toutefois amender la Constitution qui interdit, jusqu’ici, l’élection de hauts fonctionnaires en poste ou ayant exercé leur fonction au cours des deux dernières années, ce qui est le cas du chef de l’armée.
Mais le premier ministre par intérim, Najib Mikati, s’était montré mercredi optimiste quant à une issue positive à ce nouveau scrutin. « Pour la première fois, depuis la vacance présidentielle, je ressens de la joie car, si Dieu le veut, nous aurons (…) un nouveau président de la République », avait-il lancé. En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir, la présidence du Liban est réservée à un chrétien maronite.
Ces négociations ont également eu lieu sous une pression internationale accrue. Depuis le début de la semaine, les émissaires américain Amos Hochstein, saoudien Yazid ben Farhane et français Jean-Yves Le Drian ont eu des rencontres séparées avec des députés et des personnalités politiques libanaises. L’ancien ministre des affaires étrangères français a d’ailleurs assisté à la séance du Parlement, aujourd’hui.
Aoun est né le 10 janvier 1964 à Sin el-Fil, dans la banlieue de Beyrouth, dans le district du Metn. Il est le fils de Hoda Ibrahim Makhlouta et de Khalil Aoun. Aoun a terminé ses études secondaires au Collège des Frères Mont La Salle. Sa famille est originaire de la ville d’Al-Aaishiyah, au sud du Liban.
Il a obtenu en 2007 une licence en sciences politiques et affaires internationales de l’Université Libano-américaine. Aoun est également titulaire d’une licence en sciences militaires de l’Académie militaire de l’armée libanaise. Il est à la tête de la 9e brigade d’infanterie de l’armée depuis 2015.