TUNIS – UNIVERSNEWS Dans un contexte où l’accès aux financements se complexifie, les jeunes pousses qui n’arrivent pas à lever des fonds sont candidates à la cession. A l’inverse, les start-up plus matures en profitent pour avaler des concurrents.
Alors que les financements commencent à se tarir en raison des incertitudes macro-économiques qui pèsent sur la capacité des investisseurs à se projeter à moyen et long terme, les opérations de fusions-acquisitions se multiplient sur scène tech africaine, selon un rapport publié le 22 novembre par le cabinet de conseil en économie numérique TechCabal Insights.
Ce rapport précise que 43 acquisitions ont été réalisées par des start-up opérant en Afrique au cours des neuf premiers mois de 2022. Ce chiffre dépasse déjà le nombre d’opérations d’acquisition enregistrées sur le continent durant l’ensemble de l’année 2021 (32 acquisitions).
Sur le seul troisième trimestre 2022, TechCabal Insights a recensé 17 acquisitions, ce qui représente une augmentation de 41% par rapport au même trimestre de 2021.
Le cabinet de conseil précise, dans ce cadre, que le refroidissement du marché du capital-risque encourage de plus en plus les start-up africaines à procéder à des fusions-acquisitions.
Selon le rapport, cette année, les start-up n’ont pas été en mesure de lever des fonds auprès des firmes de capital-risque aussi facilement qu’en 2021 et, dans le cas où la réduction des coûts ne permet pas d’assurer la longévité, la prochaine étape logique est de s’appuyer sur une alliance pour assurer la pérennité de l’entreprise.
En effet, les acquisitions se produisent principalement entre des start-up qui opèrent sur le même marché (pays, dans ce cas). Elles n’ont généralement pas pour objectif une expansion transfrontalière, mais une consolidation visant à réduire les coûts et à assurer la survie de l’entreprise.
Le nombre d’acquisitions entre start-up opérant sur le même marché est passé de 31 % au deuxième trimestre 2022 à 52 % au troisième trimestre.
Ainsi, les jeunes pousses qui n’auront pas su lever des fonds ont cherché à se faire racheter ou à fusionner avec d’autres start-up. A l’inverse, les pépites de la tech bien établies ou les scale-up qui ont un modèle de croissance sain et sont bien financées ont profité du tarissement des financements pour avaler un concurrent, s’offrir des technologies ou intégrer des talents difficiles à débaucher.