
Tunis, UNIVERSNEWS (Société) – La zlabia, un mélange de farine et de sucre frits à l’huile chaude, fait partie des gâteaux typiques du mois sacré en Tunisie. Elle est presque incontournable pour de nombreux Tunisiens durant tout le mois de Ramadan. Certains font des dizaines de kilomètres pour se procurer la meilleure zlabia.
En effet, tout au long de ce mois sacré, les quartiers sont envahis par des étals sur lesquels sont vendues toutes sortes de gâteaux traditionnels dont notamment la Zlabia et Mkahrek. Ce «must» n’est rien d’autre, en fait, qu’une sucrerie à la fois croquante et mielleuse qui orne à la perfection les tables des veillées du mois sacré pour accompagner le thé des soirées ramadanesques. Semoule, farine, levure, eau et miel, seulement quatre ingrédients suffisent pour préparer ce délicieux gâteau à la portée de toutes les bourses et apprécié par les tunisiens des quatre coins du pays. Chaque Ramadhan, la ville de Dar Chaabane Fehri subit une véritable métamorphose et un flux énorme de citoyens vient acheter la renommée «Zlabiet de Dar Chaabane».
Visiblement, cette confiserie traditionnelle exerce une attraction toute particulière sur les jeûneurs. Des échoppes la proposant se sont installées, l’une à côté de l’autre, des deux côtés des accès de la ville. Des familles détiennent la bonne recette et le savoir-faire de cette pâtisserie qui se transmet de génération en génération, dans le cercle familial.
Pour revaloriser cette confiserie traditionnelle, l’Association de la sauvegarde de Dar Chaabane Fehri a décidé d’organiser du 14 au 16 mars la première édition du festival de la Zlabia et du chant soufi. Pour l’occasion, les fabricants locaux se sont donnés rendez-vous pour vous faire goûter différentes zlabias aux hôtes de la ville. La recette de la zlabia a évolué certes selon la culture du peuple qui l’a adoptée, mais les ingrédients de base sont toujours restés les mêmes depuis les premières recettes connues de ce plat. Avec l’arrivée de l’époque moderne et la mondialisation, les variétés de parfums sont plus nombreuses. Les origines de la façon dont on cuisine cette confiserie restent incertaines, entourées de légendes.
Dar Chaabane est réputée pour cette confiserie, avec des familles comme les Hamouda perpétuant la tradition depuis plus d’un siècle. Longue, ronde ou en bâtonnets, elle est surtout considérée comme une confiserie du Ramadan même si elle est consommée toute l’année. Certains disent qu’elle vient d’Andalousie ou de Syrie. Une légende raconte qu’un pâtissier andalou, ayant accidentellement versé de la farine dans de l’huile, s’exclama : « Hadhizallabiya » (c’est une catastrophe). Selon d’autre légende, le musicien Ziriab, fuyant la cour de Haroun Al Rachid, aurait inventé une sucrerie en Tunisie appelée « el ziriabia », plus tard déformée en celui que nous connaissons aujourd’hui. Et le fameux pâtissier tunisien ou turc qui rata sa préparation à pain, la fit frire, et la nomma « Zella Bia » (je l’ai ratée). Le poète Ibn Al-Roumi évoque également cette pâte blanche devenant « or » une fois cuite et imprégnée de miel. Bref, beaucoup de facteurs historiques ont contribué à la création de ce délice.
Au programme de cette manifestation, des films vidéo retraçant l’histoire de cette confiserie, des conférences sur la zlabia et le patrimoine culturel de Dar Chaabane, du chant soufi, des dégustations de Zlabia et la clôture avec la kharja d’oujak Sidi Fehri, (M.S)