
Tunis, UNIVERSNEWS (CULT) – La paisible ‘Ain Jeloula’, et la belle ‘Oueslatia, deux villes reliées par une route bitumée, bordée d’un paysage naturel exceptionnel, où pins d’Alep et autres espèces végétales forestières se confondent avec les plantations arboricoles dominées par l’olivier. Une route qui attire de nombreuses familles admiratrices des forêts, de montagnes luxuriantes et de lacs collinaires.
Les habitants de ces deux délégations et les visiteurs venus de Kairouan, de certaines régions du littoral et de la capitale ont vécu du 4 au 6 avril courant à l’heure de la première édition du festival international de la culture et du tourisme alternatif, organisé par l’association régionale du festival culturel d’ Ain Jeloula en partenariat avec le commissariat régional du tourisme , les directions régionales des sports et de la culture, la Jeune chambre économique d’Ain Jeloula et l’association chargée de l’animation culturelle d’Oueslatia.
Certains parmi les participants à cette manifestation ont choisi d’élire domicile dans des campements installés dans les forêts avoisinant des deux villes, comme point de départ vers les montagnes pour contempler une flore naturelle riche, où dominent romarin, thym, marrube, oliviers et caroubiers centenaires, et découvrir les secrets d’un Djebel abritant des vestiges qui remontent à la préhistoire.
Ksar Lemsa et sa célèbre forteresse, Djebel Serj et sa ‘mine’, Sidi Rimani et sa chute d’eau, Sidi Amara et ses antiquités… Des localités relevant administrativement de la délégation d’Oueslatia ont également accueilli visiteurs, historiens, amateurs de randonnées pour visiter les monuments historiques et les stands exposant différents produits de terroirs, avant d’assister à des jeux équestres.

Le train bleu de la fête
A Ain Jeloula, comme à Oueslatia d’ailleurs, le petit train tout bleu a offert de très agréables balades à des dizaines d’enfants accompagnés de leurs mères qui ont contemplé les monuments historiques et les vergers d’abricotiers, d’agrumes et d ’oliviers et humé les parfums des fleurs de jasmins, de roses et de bigaradiers. Alors que l’espace ‘Al Khaimah’ a abrité une exposition-photos représentant des paysages variés de la région dont des lacs collinaires et des sites antiques datant des périodes anciennes, une autre exposition a été consacrée aux habits traditionnels de la région. Les participants ont également assisté à d’autres spectacles et à des exercices d’exhibition exécutés avec adresse par des cavaliers joliment habillés.
L’histoire du Djebel
Dans la belle salle de l’espace ’El Khaimah’, sur la route traversant les vergers d’Ain Jeloula, un mini-documentaire sur les caractéristiques de ce djebel a été présenté par le journaliste Hamza Khalfaoui, suivi d’une intervention du professeur d’archéologie à la faculté des lettres et des sciences humaines de Raggada, Dr Jafar Ben Naceur en l’occurrence. Ce dernier a évoqué l’histoire de cette montagne, celle allant de l’époque préhistorique, comme l’atteste la présence d’ abris sous roches dont notamment celui de Ain Khanfous comportant des peintures rupestres, jusqu’à celle des Husseinites, une période à la fois faste et prospère avec des réalisations hydrauliques importantes dont le grand bassin Hafside construit à l’époque pour abreuver les citoyens et irriguer les cultures en terrasse, et à la fois, bouleversante avec les drames vécus par les habitants de ce djebel à cause des querelles survenues au sein de la famille beylicale, en passant par celle des Numides, des Romains et des Byzantins qui ont également laissé leurs empreintes dans ce djebel couvrant une superficie de 135 km2. Le conférencier a d’autres part appelé à la valorisation de ces trésors naturels et historiques avec notamment l’encouragement à l’investissement dans le secteur du tourisme alternatif.

Organisation parfaite et espoirs
Le Gouverneur de la région, Dhaker Bargaoui, les responsables régionaux et locaux, les députés, les visiteurs et les citoyens des deux délégations étaient tous unanimes quant à l’excellente organisation de cette manifestation, dans une région qui a encore besoin de l’intervention de l’état pour se développer davantage avec notamment pour l’accès à l’eau potable à travers la construction de nouveaux réservoirs ’mejels’ pour stoker les eaux pluviales dans les zones reculées, dans l’attente de réaliser de nouveaux forages qui mettront fin aux problèmes de la soif, l’aménagement de routes respectables qui rendront la circulation fluide, l’électrification des régions du rif jusque-là inaccessibles, en les dotant de l’énergie solaire, l’amélioration des services sanitaires avec l’édification de nouveaux hôpitaux locaux dans les délégations qui en manquent, le renforcement des établissements sanitaires par des cadres médicaux et paramédicaux et en les dotant des équipements médicaux nécessaires pour accomplir leurs missions dans les conditions escomptées et ainsi éviter à la population les déplacements couteux vers les hôpitaux du chef-lieu du gouvernorat sans, bien sûr, ignorer le problème épineux et persistant du chômage dont les solutions tardent à venir. Autant de projets —réalisables– que les citoyens de ces régions espèrent qu’ils voient le jour dans un proche avenir. (Néji Khammari)