TUNIS – UNIVERSNEWS L’agence de notation Fitch Ratings a annoncé le 9 juin 2023 la dégradation de la note de la Tunisie, passant de CCC+ à CCC-.
Cette décision a été motivée par divers facteurs, notamment les incertitudes concernant la capacité du pays à mobiliser les fonds nécessaires pour répondre à ses besoins de financement considérables.
Les besoins financiers du gouvernement, l’éventualité d’un accord partiel avec le FMI cette année, la menace pesant sur les réserves de devises et le déficit important du financement extérieur du gouvernement ont également été pris en compte.
Fitch Ratings a précisé que la dégradation de la note à CCC- reflète les doutes quant à la capacité de la Tunisie à obtenir les fonds suffisants pour faire face à ses besoins de financement, et met en évidence l’échec de la mise en œuvre des mesures préalables convenues dans le cadre du programme avec le FMI.
L’agence prévoit que les besoins de financement du gouvernement seront élevés, représentant environ 16% du PIB en 2023 (environ 7,7 milliards de dollars) et 14% du PIB en 2024 (7,4 milliards de dollars), bien au-dessus de la moyenne de 9% observée entre 2015 et 2019.
Ces chiffres sont dus aux déficits budgétaires élevés et aux échéances importantes de la dette, tant au niveau national qu’international, y compris le remboursement de certaines obligations (500 millions d’euros en 2023 et 850 millions d’euros en 2024).
Selon Fitch Ratings, le plan de financement du gouvernement repose fortement sur des fonds étrangers, d’un montant de plus de cinq milliards de dollars (10% du PIB). Cependant, l’agence estime que la majeure partie de ce plan dépend d’un programme du FMI qui ne sera probablement pas entièrement mobilisé cette année, même en cas de conclusion d’un accord au second semestre 2023.
L’agence ajoute que le conseil d’administration du FMI n’a pas approuvé un nouveau mécanisme de crédit élargi de 1,9 milliard de dollars sur 48 mois prévu pour décembre 2022, en raison du non-respect des mesures préalables, notamment l’opposition du président Kaïs Saïed à la réforme des subventions aux carburants.
En ce qui concerne les réserves de devises, Fitch Ratings souligne que les remboursements importants entraîneront des besoins de financement étrangers d’environ 3,5 milliards de dollars en 2023 et 2024, aggravés par les échéances de la dette extérieure de l’État, s’élevant à plus de deux milliards de dollars en 2023 et près de trois milliards de dollars en 2024.
L’agence précise que les sources de financement extérieur dépendent largement des emprunts du gouvernement à l’étranger, et qu’un déficit important du financement extérieur du gouvernement par rapport à leur scénario central exercerait une pression supplémentaire sur les réserves, qui étaient de 7,8 milliards de dollars en avril 2023