
Tunis, UNIVERSNEWS (MONDE) – Le président français Emmanuel Macron vient de demander à son chef du gouvernement beaucoup plus de fermeté contre le régime algérien, dans une nouvelle étape d’escalade dans les relations entre les deux pays. Dans une lettre transmise à François Bayrou et que le Figaro vient de révéler, il a demandé à son gouvernement de « prendre des décisions supplémentaires » à l’encontre du régime d’Alger, expliquant qu’il n’a « pas d’autre choix que d’adopter une approche de plus grande fermeté » vis-à-vis de l’Algérie.
Dans une lettre transmise au Premier ministre, François Bayrou, le chef de l’État français charge l’exécutif de « prendre des décisions supplémentaires », invoquant le « sort réservé » à Boualem Sansal et Christophe Gleizes pour demander au gouvernement français « des décisions supplémentaires ».
Cette déclaration intervient à l’issue de six mois de vives tensions entre les deux gouvernements. La situation s’est envenimée en raison d’une série d’événements et d’oppositions idéologiques.
Parmi les mesures évoquées, Macron appelle à suspendre « formellement » l’accord de 2013 avec Alger « concernant les exemptions de visa sur les passeports officiels et diplomatiques ».
Pour justifier ce tour de vis, Emmanuel Macron mentionne en premier lieu les emprisonnements de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à 5 ans d’emprisonnement ferme notamment pour « atteinte à l’unité nationale », et du journaliste français Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison en Algérie pour « apologie du terrorisme ».
Mais, il fait également référence au « non-respect par l’Algérie de ses obligations » en matière migratoire, ainsi que « la cessation de la coopération des 18 consulats algériens présents sur notre sol avec les services de l’État ».
Parmi les mesures demandées au gouvernement, le chef de l’État appelle à suspendre « formellement » l’accord de 2013 avec Alger « concernant les exemptions de visa sur les passeports officiels et diplomatiques ».
Une décision qui acte une situation de fait: le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, avait annoncé le 14 mai « le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visa ». La France réagissait alors à une décision « injustifiée et injustifiable » d’Alger d’expulser des fonctionnaires français, avait-t-il dit.
Emmanuel Macron demande également au gouvernement d’user « immédiatement » d’une disposition de la loi immigration de 2024, le « levier visa-réadmission (LVR) » qui « permet de refuser les visas de court séjour aux détenteurs de passeports de service et diplomatiques, tout comme les visas de long séjour à tous types de demandeurs ».
Le président demande en outre à son Premier ministre « d’instruire le ministre de l’Intérieur », Bruno Retailleau, tenant d’une ligne dure vis-à-vis d’Alger, « de trouver au plus vite les voies et moyens d’une coopération utile avec son homologue algérien ». Il « souhaite également que, face à la délinquance des individus algériens en situation irrégulière, le ministre de l’Intérieur et ses services agissent sans repos et sans répit ».