C’est donc à Jean Castex qu’Emmanuel Macron a décidé de confier les rênes du nouveau gouvernement. Auréolé d’une gestion jugée réussie du déconfinement, le Gersois, inconnu du grand public, a été « bombardé » à Matignon ce vendredi, suite à la démission d’Edouard Philippe, dans la matinée.
Ce haut fonctionnaire de 54 ans, énarque, conseiller à la Cour des comptes, et maire LR de Prades (Pyrénées orientales), n’est pas étranger au pouvoir. Qualifié de « couteau suisse » par ses proches, il a notamment œuvré à la Santé auprès de Xavier Bertrand entre 2005 et 2008, ainsi qu’à l’Elysée comme conseiller auprès de Nicolas Sarkozy.
Son nom avait déjà été évoqué comme possible joker pour remplacer Gérard Colomb démissionnaire à Beauvau, fin 2018, mais le maroquin était finalement revenu à Christophe Castaner. C’est finalement vers lui, devenu depuis délégué interministériel aux Jeux olympiques de 2024, que s’est tourné Edouard Philippe pour organiser le très stratégique déconfinement entamé le 11 mai dernier. Une mission jugée réussie par la plupart des observateurs, et qui lui a donc ouvert les portes… de Matignon.
Dans un communiqué, la présidence présente d’ailleurs Jean Castex comme « l’homme du déconfinement réussi » qui « est appelé à un moment critique de la crise sanitaire ». « Il est un haut fonctionnaire complet et polyvalent qui aura à cœur de réformer l’Etat et de conduire un dialogue apaisé avec les territoires », ajoute l’Elysée. « Il est l’homme de la situation » car, « connu pour travailler par le dialogue et dans un esprit de rassemblement », il « saura mettre en oeuvre les reconstructions évoquées par le chef de l’Etat dans ses dernières expressions dans le cadre du nouveau chemin » du quinquennat.
Fait notable, son directeur de cabinet à Matignon sera Nicolas Revel, secrétaire général adjoint de l’Elysée de 2012 à 2014, aux côtés d’Emmanuel Macron, qui voulait déjà en 2017 lui confier la direction du cabinet d’Edouard Philippe. Mais ce dernier avait préféré imposer Benoît Ribadeau-Dumas, un ami intime.