Le soutien d’Ennahdha à la déportation de la jeunesse tunisienne, y compris des filles, n’était un secret pour personne, depuis toujours. Nombreux étaient ses dirigeants qui avaient béni cette initiative, en particulier son président Rached Ghannouchi qui y « retrouvait sa jeunesse ». Sadok Chourou, Habib Ellouze et Abou Yareb Marzouki avaient fait l’éloge des jeunes envoyés en pâture, dans les zones de tension, particulièrement, les pays arabes et islamiques, tels que la Syrie, la Libye et l’Irak.
Cela s’était passé sous les yeux «complaisants et complices» de l’appareil secret d’Ennahdha qui avait infiltré les forces de sécurité et des équipes spécialisées, tandis que Mohamed Frikha, député au sein du bloc du parti islamiste, assumait la tâche du transport aérien.
Le mouvement Ennahdha a rendu public, hier soir, un communiqué sur la convocation de son président et de son adjoint à comparaître devant le juge d’instruction dans le dossier d’expulsion, et n’a pas omis de dénoncer son « ciblage » et de jouer la victimisation, dans un discours qu’il a tenu suivre depuis les années quatre-vingt du siècle dernier.
Au moment de son arrivée au pouvoir, le mouvement Ennahdha a mis en place un système complet de recrutement des jeunes, c’est-à-dire qu’un quartier général a été affecté au consulat général de Tunisie, à Tripoli, pour héberger les recrues avant de les former au maniement des armes et de les déporter, ce qui est documenté par des témoignages.
Même s’il tente d’éluder sa responsabilité pénale dans ce dossier dangereux, Le mouvement islamiste, ne pourrait pas se soustraire à sa responsabilité politique et morale. Ceux qui ont rendu des enfants orphelins et endeuillé les parents, en faisant du pays un grand exportateur de terroristes doivent un jour recevoir leur récompense.