TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT) – Guillaume Gomez est désormais Ambassadeur de la gastronomie française. Il a été l’invité de l’Agence de Formation dans les Métiers du Tourisme et de l’Institut dans les métiers du tourisme de Hammamet. «Il est venu pour découvrir les lieux, partager des moments agréables avec nos élèves. Il a été sensible au rôle que l’on joue dans la défense des arts de la table et de la gastronomie tunisienne. En tant qu’ambassadeur, il a pu mesurer le travail que nous effectuons notamment concernant nos recettes et nous a encouragés dans notre projet», note la directrice de l’Institut Besma Dorgham.
Ahmed Jmel, le directeur général de l’Agence de formation dans les métiers du tourisme (AFMT) a indiqué que l’Agence coordonne plusieurs instituts de formation dans les métiers du tourisme et qui ont pour mission de former des profils destinés à l’exercice des métiers de l’hôtellerie et du tourisme. Pour étendre son réseau de formation, l’AFMT ne compte pas en rester. Elle s’est ouverte à l’internationale. Une manière d’exporter le savoir-faire tunisien en matière d’hôtellerie et de restauration. De quoi permettre aussi à ses propres élèves d’envisager des stages et autres périodes d’études en France, en Suisse tout en leur offrant les compétences recherchées par la profession
Guillaume Gomez, représentant personnel du président de la République française pour la Gastronomie, l’Alimentation et les Arts culinaires a entamé sa visite par l’écoute des élèves. L’occasion de revenir sur son parcours et de partager des idées sur le métier de cuisinier qui, selon lui, exige motivation et travail. « Aujourd’hui encore, la réalité du métier peut démotiver les jeunes. On se rend compte que certains arrivent passionnés mais s’en vont au bout de quelques mois. C’est pourquoi il faut être passionné».
Lors de cet échange, plusieurs thèmes ont été abordés notamment la formation, la gastronomie française et son rayonnement à l’international, sa carrière après avoir quitté l’Elysée. Répondant avec brio aux questions posées et expliquant avec clarté sa philosophie, Gomez a expliqué qu’il aimait son métier. «Depuis que je suis gamin, je ne me souviens même plus depuis quand ni pourquoi, j’ai toujours voulu être cuisinier. Ma famille était passionnée de cuisine. Et pourtant, dès ses 4 ans, je me déguise en cuisinier pour la fête de l’école et je sais déjà que je vais travailler derrière les fourneaux. Je me tourne rapidement vers un apprentissage à l’École de Paris des Métiers de la Table (EPMT), pour obtenir un BEP hôtelier. A 14 ans, j’ai commencé à aimer ce métier et à apprendre des recettes. En 1997, je suis entré au service des cuisines de l’Élysée. Le chef de l’époque, Joël Normand, m’a demandé́ de rester et m’a embauché́. Je suis devenu chef de groupe, puis chef d’équipe. Jusqu’à devenir numéro un en 2013. Après 25 ans de service à l’Elysée, j’ai voulu donner à ma vie et à ma carrière un point de vue différent, explique-t-il. Un jour, j’ai parlé́ au Président Macron et je lui ai expliqué́ que je voulais m’engager dans une nouvelle voie : je suis chef de cuisine depuis trente ans, travaillant sept jours sur sept, sans jours de congé́ ni week-end. Le moment était venu pour moi de me lancer dans une aventure différente, toujours liée à l’univers culinaire. Je suis devenu l’ambassadeur de France dans le monde et le représentant personnel du président de la République française sur le front alimentaire pour parler et défendre l’univers de la gastronomie française». Guillaume Gomez a cuisiné pour quatre présidents de la République. Il a quitté les fourneaux pour se consacrer à l’image de la gastronomie française. J’ai souhaité servir celles et ceux qui œuvrent avec passion pour la gastronomie »
La cuisine, pour Guillaume Gomez, doit être osée, imaginée et remise en question pour atteindre l’excellence. « Notre cuisine française est très appréciée dans le monde entier car nous essayons de travailler avec de beaux produits et de mettre en avant le terroir français. On a le sentiment ici de travailler pour le prestige de la France. On est là pour donner du plaisir aux gens. Manger fait partie intégrante de notre bien-être et de notre santé. La cuisine végétale est dans l’air du temps parce qu’elle permet de mieux manger».
Gomez a pu ainsi visiter l’ensemble des installations culinaires de l’Institut dans les métiers du tourisme de Hammamet. Il a rencontré les élèves et a eu un échange sincère autour de la gastronomie tunisienne, l’alimentation, les produits tout en dégustant un bon couscous. L’occasion de parler de la profession, la valorisation du métier, et de l’importance de la formation, de la transmission et de l’apprentissage. « L’apprentissage est un ascenseur social qui permet de décider de ce que l’on veut être. De qui on veut être. Il faut aimer son métier pour devenir grand chef. Il faut défendre votre cuisine. Ça fait partie de notre patrimoine. Personnellement, je veux faire rayonner la France partout où je vais. J’essaie de faire la différence, d’importer avec moi des techniques, des recettes. C’est comme ça qu’on se démarque», a précisé Guillaume Gomez. Le parcours du chef français a procuré beaucoup d’émotions à ces jeunes et ont aperçu que rien n’est insurmontable.
M.S.