- Le montant à rembourser s’élève à 9,7 Milliards de dinars en principal et près de 3 Milliards de dinars de service de la dette publique extérieure
- Deux importantes échéances en 2024, avec la première en février (2,9 Milliards DT) et la deuxième en octobre (1,4 Milliards DT)
- Tout dépendra de la capacité du pays à lever, comme déjà stipulé dans le PLF 2024, les 16 Milliards de dinars sur le marché extérieur
TUNIS – UNIVERSNEWS – L’économiste et analyste financier Moez Hadidane a annoncé, dans une déclaration, ce vendredi 10 novembre 2023 à Universnews, que la Tunisie doit rembourser 17,8 Milliards de dinars de principal de la dette au titre de la dette publique de 2024 contre 14,9 Milliards de dinars en 2023. Et de préciser que sur cette dette, la Tunisie doit payer 9,7 Milliards de dinars en principal de la dette extérieure contre 6,6 Milliards de dinars en 2023, soit 3,3 Milliards de dinars de plus.
Selon lui, il faut ajouter à ces 9,7 Milliards de dinars, près de 3 Milliards de dinars pour trouver le service de la dette publique extérieure qui sera de l’ordre de 12,3 Milliards de dinars en 2024 contre 8,7 Milliards de dinars en 2023.
Sur comment payer le principal de la dette extérieure, Hadidane a assuré que la Tunisie a déjà identifié près 70% de ces remboursements tout au long de l’année 2024 pour un montant global de près de 6,6 Milliards de dinars. Il s’agit, selon lui, d’un Eurobond sur le marché financier de 850 Millions d’euros à rembourser le 17 février, un emprunt japonais de 50 Milliards de yen à rembourser le 10 octobre, 14 tranches du FMI de 626 Millions de dollars, 4 tranches du FMA de 70 Millions de dollars, un crédit de Afreximbank de 105 Millions de dollars et un crédit de l’Arabie Saoudite de 100 Millions de dollars.
Et d’expliquer que sur ces 6,6 Milliards de dinars, la Tunisie doit rembourser deux importantes échéances en 2024. La première échéance doit être payée durant le mois de février de cette année d’un montant estimé à 2,9 Milliards de dinars en principal de la dette extérieure alors que la deuxième échéance est fixée pour le mois d’octobre et porte sur 1,4 Milliards de dinars, soit la moitié de ce que nous devons payer en termes de principal, selon ses dires.
Il a tenu toutefois à préciser que si on ajoute à cela, l’amortissement de la dette locale, la Tunisie doit payer en février 2024, 20% du total des remboursements de l’année et 25% en octobre, soit 3,7 Milliards de dinars (en principal de la dette extérieure et locale).
Par rapport à la capacité du pays à payer sa dette surtout étrangère, Moez Hadidane a souligné que cela reste tributaire de l’amélioration des principaux indicateurs économiques du pays et de la consolidation des activités porteuses et à forte valeur ajoutée comme celui du tourisme et des transferts des TRE.
Selon lui, cela dépendra aussi de la capacité du pays à lever, comme déjà stipulé dans le cadre du projet de loi de finances 2024, les 16 Milliards de dinars qu’il compte emprunter sur le marché extérieur pour principalement rembourser sa dette et payer ses achats en devise : «Si la Tunisie ne réussit pas à lever ces 16 Milliards de dinars ou au moins la moitié, il lui sera difficile de rembourser sa dette, surtout en absence d’un accord avec le FMI et l’Union européenne», a-t-il estimé.
B.B.R.