TUNIS – UNIVERSNEWS – La privation des boulangeries modernes est-elle la solution, afin de juguler la pénurie de pain qui trouve son origine dans d’autres problèmes ? On en doute, surtout que c’est l’insuffisance de l’approvisionnement qui est la principale cause de cette pénurie.
Certes, on cherche, toujours, des boucs émissaires… mais, avec l’interdiction aux boulangeries modernes de fabriquer du pain, vont rendre la mission du citoyen pour se procurer cette denrée alimentaire plus difficile, avec des queues qui vont s’allonger davantage devant les boulangeries qui bénéficient de la farine subventionnée, avec plus de 270 parmi elles qui sont « interdites d’approvisionnement en farine », comme l’avait indiqué le président de la République, lui-même.
Le groupement professionnel des boulangeries modernes relevant de la Confédération Nationale des Entreprises de Tunisie (CONECT) a annoncé, lundi, la suspension, à partir du 1er août 2023, des activités de production des différentes variétés du pain, et ce, dans l’ensemble des boulangeries affiliées de la République.
Cette décision a été annoncée, dans un communiqué, à l’issue de la réunion des membres du bureau exécutif national du groupement professionnel des boulangeries modernes.
Il convient de rappeler que, lors d’une séance de travail tenue, jeudi dernier, avec la cheffe du gouvernement, Najla Bouden et la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, le président de la République, Kaïs Saïed a appelé à l’impératif de prendre des mesures urgentes pour mettre fin à la classification des boulangeries, une disposition en vigueur depuis 2011.
Selon lui, la vente du pain à des prix variables constitue « une manœuvre dont l’objectif est de lever les subventions».
Ces dernières mesures gouvernementales sont-elles étudiées, alors qu’elles ont été prises au pied-levé ? Il est difficile de le penser et c’est l’avenir qui va nous dire de quoi sera fait demain. Toutefois, c’est la question de l’approvisionnement du citoyen en pain quotidien qui est en jeu et si on se réfère au passé… on voit que les mesures qui avaient été prises étaient loin d’être judicieuses, comme ce fut le cas pour le sucre, le café, la farine, la semoule, le riz, ainsi que les fruits, avec les bananes qui se vendent à 20 dinars le kilo, alors que le ministère l’a fixé, malencontreusement, à 5 dinars.
L’Association de Lutte contre l’Économie de Rente (ALERT) pointe du doigt la politique du gouvernement. Parmi ces facteurs conjoncturels, l’association évoque des perturbations liées aux importations du blé dur, lesquelles ont enregistré une baisse de 30% durant les cinq premiers mois de 2023 par rapport à la même période de 2022, et ce, en raison du manque de liquidité et de l’incapacité de l’office des céréales à financer les besoins du marché.
Pour ALERT, « le pouvoir politique reste le premier responsable de cette pénurie », estimant que la levée des subventions en l’absence d’offre et sans l’augmentation des prix du pain est une «politique orchestrée par le l’Etat».
Dans le cadre de toutes les décisions politique, il faut penser, aussi, aux dizaines… si ce n’est des centaines de postes d’emploi qui vont disparaitre… les familles qui vont rester sans ressources et, même, à certaines de ces boulangeries qui vont baisser le rideau ???
Faouzi SNOUSSI