
TUNIS – UNIVERSNEWS Le déficit énergétique n’a cessé de s’accentuer avec des répercussions négatives sur le bon fonctionnement de l’économie mais également sur l’indépendance – voire sur la souveraineté – énergétique de notre pays, et ce dans un environnement en bouleversement à l’échelle nationale, régionale et internationale.
Kamel Bennaceur, ancien Ministre et expert en énergie, a souligné que la sécurité énergétique est au centre des préoccupations, partout dans le monde, en tant que composante fondamentale du développement durable. C’est un enjeu particulièrement important pour la Tunisie, à la lumière de la tendance à la baisse de la production face à l’accroissement soutenu de la consommation énergétique, la guerre commerciale dans le monde et surtout suite à l’augmentation de la dette américaine.
La Tunisie paie, aujourd’hui, les campagnes de dénigrement et de suspicion des dernières années avec notamment le désengagement et le désintérêt des principales compagnies pétrolières. Cette situation, se répercute sur le bilan énergétique du pays. Face à une demande énergétique, en progression soutenue, l’offre des ressources d’énergie primaire s’inscrit depuis 2010 dans une tendance fortement baissière. Il s’en dégage une importante baisse du taux de couverture de la consommation par les ressources (de 95% en 2011 à près de 40% en 2024) et une forte augmentation du déficit commercial énergétique.
Quels scénarios adopter pour réussir cette transition énergétique en Tunisie ? Kamel Bennaceur a souligné que certains pays ont opté pour les énergies fossiles, d’autres ont opté pour les énergies renouvelables, faisant remarquer que la production en énergie primaire est en baisse de 6 à 7% alors que la consommation n’a augmenté que de 3%.
Mais avec une demande énergétique en augmentation dans tous les pays, la Tunisie présente l’intensité énergétique des plus élevées (consommation énergétique/PIB). Cette intensité énergétique s’est améliorée de 30% dans les pays de l’OCDE. C’est loin d’être le cas pour la Tunisie dont la dépendance énergétique atteint 40%. Ce qui aggrave la balance commerciale énergétique occasionnant une lourde facture pour l’économie.
Bennaceur appelle à encourager l’investissement dans les énergies renouvelables, précisant que l’hydrogène verte n’est pas la solution pour la Tunisie. C’est une énergie plus coûteuse (6 à 8 dollars le kg et quatre à sept fois plus chère) que celle de l’hydrogène gris ou bleu.