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Le ministre de l’Intérieur aurait convaincu Saïed, preuves à l’appui, des « dérapages » de son ex-éminence grise
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Taoufik Charfeddine, Naoufel Saïed et la sœur de « Madame » nouveau cercle influent autour de Carthage
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Quel devenir pour le projet de Kaïs Saïed après le séisme politique ?
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UNIVERSNEWS a révélé, en exclusivité depuis décembre 2021, une séance de travail entre Nadia Akacha et une délégation diplomatique française… !!!
On savait que des fissures sont apparues, depuis quelque temps, au sein des membres de l’équipe du cabinet présidentiel, mais personne n’aurait prévu une telle issue à savoir le départ, sous une forme ou une autre, de l’homme fort du Palais en la personne de Nadia Akacha…
Et même avec l’aggravation des tensions entre les différents partisans de Saïed par pages Facebook et leurs administrateurs interposés, on croyait à une répartition des rôles entre « léninistes », « jradistes », « chaftaristes » et autres « naoufélistes ».
Quant à Nadia Akacha, on pensait qu’elle était au-dessus de la mêlée avec un statut « super privilégié » dans le sens où elle était un acteur immuable de l’équipe : elle assistait à toutes les réunions, même celles du Conseil des ministres, des du conseils des officiers supérieurs de l’état-major de l’Armée nationale et du conseil de sécurité nationale.
Sans oublier qu’elle était inséparable du Président lors de ses déplacements, de ses sorties, de ses visites inopinées et de ses voyages à l’étranger. Ce qui lui a valu le sobriquet de « boîte noire » du Palais de Carthage.
Bref, elle le suivait telle son ombre à un point tel que certains sont allés jusqu’à dire que peut-être le chef de l’Etat dépendait moralement et organisationnellement de Nadia Akacha dont la présence lui apporterait, ainsi, un soutien même affectif et sécurisant.
Cette impression prévalait fluidement jusqu’à l’arrivée de Taoufik Charfeddine à la tête du ministère de l’Intérieur et qui se révéla, finalement, le vrai homme de confiance de Kaïs Saïed, et ce au premier bras de fer entre les deux personnages lors de la mise en retraite forcée de Kamel Guizani ex-directeur de la sûreté nationale et ambassadeur de la Tunisie à Manama.
Un véto… et une menace de démission
En effet, Taoufik Charfeddine, désormais, connaisseur des arcanes de l’Intérieur, aurait découvert des anomalies qui l’auraient amené à être intransigeant quant à la nécessité de son limogeage, mais ayant apparemment rendu d’éminents services à Youssef Chahed et à Nadia Akacha, cette dernière aurait opposé son véto à son départ à la retraite.
Qu’à cela ne tienne ! Taoufik Charfeddine, le mieux placé pour connaître les probables travers commis par Kamel Guizani et dont on ne veut pas dévoiler les détails, a tenu bon en sortant le grand jeu allant jusqu’à faire miroiter sa démissions. « Ce sera lui ou moi », aurait-il clamé. Et à Kaïs Saïed de pencher pour la volonté de son ministre de l’Intérieur.
Cet orage passé, Kamel Guizani aurait réussi à quitter le pays alors que d’autres, dans des situations moins critiques, ont été empêchés de quitter le territoire voire placés en résidence surveillée. Il faut dire que Kamel Guizani et Youssef avaient les faveurs de l’ancienne directrice de cabinet qui, ne l’oublions jamais, avait soufflé le nom de Hichem Mechichi à Kaïs Saïed pour le nommer à La Kasbah après avoir « convaincu » Fakhfakh de ne pas quitter le Palais de Carthage avant d’avoir déposé sa démission…
N’oublions pas, non plus, que Nadia Akacha était « l’homme des Français à Tunis ». Notre journal avait révélé en exclusivité et photo unique à l’appui, dans son édition du 17 décembre 2020, que Nadia Akacha « a eu une rencontre sous forme de séance de travail avec Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie, accompagné d’une forte délégation composée de l’ambassadeur de France auprès de la Tunisie, André Parant, et nombre d’autres cadres de l’ambassade française ».
Une ARMADA de blogueurs et des pages Facebook
D’ailleurs, on s’était interrogé si la directrice du cabinet ne faisait-elle pas de la diplomatie parallèle et si le président Kaïs Saïed en était au courant ou non ? Nous nous basions sur le fait que ladite rencontre n’a pas été médiatisée.
Pour revenir à des faits factuels d’actualité, il est bon de rappeler, enregistrements fuités à l’appui, diffusés et jamais démentis, que Nadia Akacha dispose de toute une armada de blogueurs et d’administrateurs de pages Facebook qui obéirait à ses ordres.
C’est dire la grande place prise par Nadia Akacha, d’où les interrogations soulevées, légitimement, par son départ quant au personnage capable de la remplacer et des probables chambardements qui surviendraient, inéluctablement, aussi bien au Palais de Carthage qu’à celui de La Kasbah surtout que les bruits les plus fantaisistes commencent à courir en l’absence, comme d’habitude, d’une communication officielle.
Sans entrer dans le jeu des probables noms qui pourraient faire leur apparition ici et là, nous pouvons, d’ores et déjà, qualifier ces derniers développements comme étant un véritable séisme politique avec d’éventuels rebondissements spectaculaires surtout qu’aux ailes déjà évoquées, il faudra compter avec le clan familial, plus précisément le frère Naoufel Saïed et la sœur de l’épouse du chef de l’Etat.
Mais l’impression qui prévaut est une probable émergence du clan des Sahéliens qui voient une nouvelle opportunité pour se retrouver dans sphères du pouvoir, d’où la place privilégiée occupée par Taoufik Charfeddine dont les rapports sur les éventuelles pratiques de Nadia Akacha auraient été déterminants auprès du président de la République.
En tout état de cause, la grande énigme réside, actuellement, dans le devenir du projet présidentiel. Sera-t-il mené à bout ? Sera-t-il réussi malgré la mise à l’écart de Nadia Akacha et la débandade au sein de ses « ex-lieutenants » dont notamment les Badida, Jrad et autre Ben Arfa ? Sans oublier, bien entendu, le maintien de la pression de la communauté internationale sur le locataire du Palais de Carthage !…
Noureddine HLAOUI