- Motus et bouche cousue face à Zitouna TV
La Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) a appelé dans une correspondance adressée jeudi, à la chaine de télévision privée Nessma à suspendre, immédiatement, la transmission.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Nouri Lejmi président de l’instance a indiqué que la chaîne s’est contentée du dossier qu’elle avait présenté antérieurement pour régulariser sa situation en changeant de statut (d’une société à responsabilité limitée à une société anonyme). Nessma TV n’a pas toujours pas respecté les autres conditions nécessaires pour compléter son dossier, a-t-il ajouté.
La correspondance adressée à Nessma TV s’inscrit dans le cadre du parachèvement des mesures engagées par l’instance depuis quelque temps, a-t-il poursuivi, affirmant que cette décision n’a aucun rapport avec le parlement ni avec l’adoption de l’amendement de la loi électorale. Il a fait observer, dans ce sens, que certaines parties estiment à tort que cet amendement cible des personnes à l’instar du propriétaire de Nessma TV Nabil Karoui pour les empêcher de se porter candidats aux prochaines élections.
Le 21 mai dernier, la HAICA a infligé une amende de 50 mille dinars à Nessma TV pour diffusion sans autorisation, et ce, en se basant sur les dispositions du décret 116/2011. L’instance avait également, durant le mois d’avril, saisi les équipements de la chaine.
Nessma TV a continué à transmettre ses programmes après que son représentant juridique ait déposé un dossier de régularisation de situation.
Pour l’instance de régulation, Nessma TV s’obstine à transgresser la loi dans la mesure où elle continue à émettre sans autorisation et sans avoir fourni tous les documents demandés pour compléter son dossier.
Mais la Chaine estime, pour sa part, que la HAICA est considérée comme dissoute à partir du 3 mai 2019, en vertu de la loi (décret-loi 116) et que son acharnement sur Nessma TV s’apparente à un règlement de comptes.
A près cette nouvelle mise en garde, l’attitude de la HAICA prend des allures d’acharnement contre la chaîne de Nessma surtout que dans son communiqué, l’Instance ne précise pas la nature des documents manquants
D’autre part, là où le bât blesse est que la HAICA observe un silence total face à la chaîne de Zitouna TV qui se trouve dans une situation encore plus illégale. Pourtant, la HAICA continue à observer la démarche de « motus et bouche cousue ». Pourquoi ? Nouri Lejmi avait crié à l’impuissance : « one peut rien contre Zitouna TV car elle bénéficie d’un important soutien politique ».
Hichem Snoussi avait ensuite cité nommément Ennahdha comme étant ledit soutien politique, mais dans la pratique, rien n’a été fait. Pis encore, la HAICA n’épingle même plus ladite chaîne TV islamiste. C’est à croire que l’Instance jette l’éponge face à ce média hors-la-loi.