TUNIS – UNIVERSNEWS – La Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) hausse le ton. Elle a affirmé, dans un communiqué, son rejet des déclarations de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) qui’elle accuse de fausser le jeu électoral.
L’autorité audiovisuelle indique que l’ISIE se prévaut de l’article n°31 de 2022 en date du 18 novembre 2022, relatif à la révision et à l’additif de la décision n°8 de 2018 en date du 20 février 2018, concernant la fixation des règles et des conditions auxquelles les médias doivent se conformer, pendant la campagne électorale et la campagne référendaire. Elle considère que l’ISIE adopte une orientation dangereuse qui menace la transparence et l’intégrité de la couverture médiatique des élections, en violation flagrante de la constitution et de la loi, selon la HAICA.
Pour la HAICA « les allégations » de la Commission électorale selon laquelle elle a « l’entière compétence sur les questions électorales exclusivement » au lieu de la « compétence générale » comprend une violation grave de l’article 134 de la Constitution et de l’ensemble de la loi électorale. Elle met en garde contre le chaos qui en résultera dans la gestion de la couverture médiatique de la campagne électorale et par conséquent l’exclusion de divers partis impliqués dans les affaires électorales, dont la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle, la Cour des Comptes et le Tribunal Administratif.
L’autorité médiatique met également en garde contre le danger de l’article 18 Quatrième (nouveau), par lequel la Commission électorale renvoie les médias à l’attention du Ministère Public en violation des articles 37 et 38 de la Constitution et de la loi électorale, ce qui constitue un dangereux précédent qui menace la liberté d’expression et de la presse et nous ramène à la politique d’intimidation des médias.
Face à l’escalade des campagnes de désinformation à son encontre et à l’encontre des membres de son conseil au point de l’accuser d’entraver le processus électoral, la Commission affirme que ses prises de position dans les différentes échéances électorales précédentes reposent sur sa ferme conscience que sa mission s’inscrit dans le cadre de la garantie du processus démocratique et du respect de la loi et des institutions.
Le Conseil de la HAICA souligne, dans son communiqué, qu’elle a pour objectif de jeter les bases de la culture démocratique et de consolider ses valeurs en assurant la présence médiatique de toutes les sensibilités intellectuelles et politiques qui exercent leurs activités dans le cadre de la loi. En conséquence, le Conseil a décidé de se réserver le droit de recourir à la justice, compte tenu de ce qu’elle représente. La décision de la commission électorale constitue une menace pour la crédibilité, la transparence et l’intégrité du processus électoral, et met en garde contre les répercussions négatives pour l’avenir de la liberté d’expression et de la presse en Tunisie.