* Etablissements hospitaliers en délabrement, manque de matériel et de personnel, malades qui souffrent le martyre et 350 médicaments manquants!!!
TUNIS – UNIVERSNEWS – Le président de la République Kaïs Saïed s’est rendu, cet après-midi du samedi 1et octobre 2022, en visite à l’hôpital de la Rabta où il a constaté l’état catastrophique des lieux et des bâtiments et « appeler à la nécessité d’intervenir d’urgence pour y remédier ». Il a, en outre, la situation d’insécurité qui règne la nuit, dans et autour des établissements hospitaliers, en raison d’activités criminelles. Et le directeur de l’hôpital de lui rétorquer qu’il compte installer des caméras de surveillance, ce qui n’a pas été pour satisfaire le chef de l’Etat qui considère qu’il faut multiplier les patrouilles sécuritaires, afin de dissuader les malfrats et les délinquants.
Bien sûr, le président de la République a constaté et déploré le manque de ressources humaines, logistiques et matérielles… mais, comme d’habitude, cette situation a été imputée à la « corruption dans les établissements sanitaires publics ».
Kaïs Saïed a souligné, à cet effet, que « Nous devons mettre fin au fléau touchant le secteur de la Santé… Le droit à la santé est un droit humain… Nous devons encadrer et prendre soin de la même façon qu’au sein des cliniques et des hôpitaux privés… Non au décès des pauvres et au traitement de ceux ayant de l’argent ».
Evoquant l’exode des médecins, le président de la République a indiqué « Nos médecins partent par centaines en Europe. Je me demande qui est en train de prêter à l’autre ? Nous vous prêtons ou vous nous prêtez de l’argent ? La formation des médecins et des spécialistes coûte de l’argent. En fin de compte, vous embauchez la crème des hauts cadres que ce soit pour le secteur de la médecine ou pour d’autres… Ceux qui sont arrivés en 1962 et 1963 étaient les pionniers… Ils croyaient aux installations publiques… Ils étaient tous des chefs de service… Ils étaient tous installés en France et mariés à des Françaises… Ils sont revenus… L’Etat doit garantir les conditions d’une vie digne ».
Monsieur le Président, j’espère que vous vivez sur la même planète que celle des pauvres, des déshérités et des démunis de ce pays qui s’appelle la Tunisie et ce que vous avez vu à la Rabta, n’est rien par rapport à ce qu’endurent le personnel médical et paramédical, le personnel et les patients des autres hôpitaux de la République dont certains ne disposent même pas d’un scanner –et n’en parlons pas pour les appareils de l’IRM- ou d’autres machines qui peuvent, parfois, sauver des vies.
Si vous allez dans les hôpitaux dits-régionaux de Béja, de Jendouba, de Kasserine, de Sidi Bouzid et des autres régions, vous allez vous rendre compte de l’état désastreux –et non pas seulement catastrophique- des locaux et des salles de soins qu’on n’arrive même pas à aseptiser.
A cela s’ajoute le manque de médecins spécialistes, alors que les diplômés remplissent les cafés et errent dans les rues, avant de décider d’émigrer et d’aller chercher leur pain quotidien, hors des frontières.
L’insécurité est devenue un phénomène récurrent aux alentours et dans les hôpitaux, avec même des agressions –longuement dénoncées- contre le personnel médical et paramédical, ainsi que les citoyens qui quittent les établissements hospitaliers à des heures tardives. N’oublions pas, aussi, qu’un médecin est mort, à Jendouba, est mort en tombant dans la cage d’un ascenseur et que plusieurs mois après, cet ascenseur n’a pas été réparé.
En outre, même ceux qui ont de l’argent ne peuvent, parfois, pas se soigner, puisque les responsables du secteur médical ont voulu que pas moins de 350 médicaments manquent dans les pharmacies dont certains pour maladies graves et chroniques… alors que la santé n’est pas, seulement, un droit humain… mais, surtout un droit constitutionnel que vous devez garantir, M. le Président de la République !!!
F.S.