- Bilan de 687 morts, dont 140 enfants et le SG de l’ONU rappelle à Israël que les opérations militaires doivent être menées dans le strict respect du droit international
- Le Hamas menace d’exécuter un otage à chaque frappe israélienne sur des immeubles civils, réalisée «sans avertissement préalable»
TUNIS – UNIVERSNEWS/Agences – La soldatesque israélienne a fait, aujourd’hui, étalage de sa sauvagerie légendaire, avec des massacres à la pelle, dans pratiquement toutes les villes de la bande de Gaza. A 21h00, ce soir, le bilan des victimes palestiniennes, parmi les civils et peu vraisemblablement des responsables du Hamas, s’élève à 687 morts, dont 140 enfants, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza.
Alors que le ministère israélien de la guerre décrétait, lundi 9 octobre, le siège complet de la bande de Gaza, trois jours après l’offensive meurtrière du Hamas en territoire israélien, il y aurait également plus de 123 000 déplacés dans ce territoire, d’après le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.
Cette bande de terre d’une superficie d’environ 300 km2 et regroupant plus de 2 millions de Palestiniens, aux mains du mouvement islamiste Hamas depuis 2007, a subi cette nuit plus de 130 frappes sur près de 500 cibles «des terroristes du Hamas et du Jihad islamique», allègue l’armée israélienne.
Des frappes particulièrement meurtrières auraient touché Jabalia, un camp de réfugiés situé dans le nord de la bande de Gaza, causant la mort d’au moins 50 personnes, selon la chaîne Al Jazeera. Plusieurs vidéos qui auraient été prises quelques instants après l’attaque montrent des blessés graves et des corps inanimés au milieu des décombres.
Contactée par CheckNews, Maha Hussaini, la directrice l’ONG Euro-med Human Rights Monitor, explique que «les attaques touchent la majorité des zones résidentielles de la bande de Gaza», particulièrement denses. «La plupart des personnes tuées sont des civils, dont des femmes et des enfants. Aucun endroit n’est sûr à Gaza», ajoute-t-elle.
A dix minutes de la frontière nord, à Beit Hanoun, une femme explique, dans une vidéo relayée par Al Jazeera, avoir perdu près d’une vingtaine de membres de sa famille qui se trouvaient dans une maison frappée par l’armée israélienne. «Ils sont tous morts en martyrs. […] Ma fille s’en est sortie de justesse», relate-t-elle. D’après le Monde, dans la nuit de samedi à dimanche, 18 membres d’une famille ont été tués dans un bombardement à Beit Hanoun (sans que l’on sache s’il s’agit du même témoignage que celui relayé par Al Jazeera). C’est dans cette région que l’armée israélienne indique avoir frappé «trois tunnels terroristes». Un drame similaire a été rapporté à Rafah, ville située dans le sud du territoire, où 19 personnes d’une même famille ont trouvé la mort dans les bombardements, selon l’agence de presse américaine AP.
Six mosquées, par ailleurs, auraient été touchées, selon l’agence de presse turque Anadolou, dont la mosquée Ahmad Yassin, dans le camp à Al-Shati, à l’est de Jabalia, et de Yarmouk, dans le centre de Gaza.
En fin de journée, une vidéo du journal britannique The Independent, relayée par le cofondateur de Conflicts, Kyle Glen, faisait état de nouveaux bombardements intenses sur la bande de Gaza. Le Hamas menaçait de son côté d’exécuter un otage à chaque frappe israélienne sur des immeubles civils, réalisée «sans avertissement préalable».
Dans la journée de ce lundi, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s‘était dit «profondément alarmé» par les informations faisant état -alors- de plus de 500 Palestiniens – dont des femmes et des enfants – tués à Gaza. Après avoir condamné les «actes de terreur et les meurtres, mutilations et enlèvements de civils», perpétrés par le Hamas, le Secrétaire général a « rappelé à Israël que les opérations militaires doivent être menées dans le strict respect du droit international humanitaire. Les civils doivent être respectés et protégés à tout moment. Les infrastructures civiles ne doivent jamais être une cible». António Guterres a notamment évoqué des informations reçues faisant état de missiles israéliens frappant des établissements de santé à l’intérieur de Gaza, ainsi que des tours résidentielles à plusieurs étages.