
Tunis, UNIVERSNEWS (MONDE) – Le Conseil de sécurité a reconduit, mercredi après-midi, jusqu’au 1er mai 2026 les mesures visant à lutter contre les exportations illicites de pétrole en Libye et renouvelé jusqu’au 15 mai 2026 le mandat du Groupe d’experts du comité des sanctions pour ce pays.
En adoptant par 14 voix pour et une abstention -celle de la Fédération de Russie- la résolution 2769 (2025), le Conseil a en outre décidé que les mesures précitées s’appliqueront également aux personnes et entités ayant apporté un appui à des groupes armés ou à des réseaux criminels par l’exploitation illégale de pétrole libyen.
Dans cette résolution, le Conseil prévoit également que l’embargo sur les armes ne s’appliquera pas aux aéronefs militaires ou navires de guerre qu’un autre État Membre fait entrer à titre temporaire sur le territoire de la Libye dans «le seul but» d’acheminer de l’aide humanitaire ou des armes à des fins défensives demeurant à tout moment à bord desdits aéronefs et navires.
Enfin, le Conseil dit accueillir avec intérêt les recommandations formulées par le Groupe d’experts concernant les mesures éventuelles permettant le réinvestissement des avoirs gelés de l’Autorité libyenne d’investissement aux fins d’en préserver la valeur au bénéfice du peuple libyen.
À ce titre, le Conseil décide d’autoriser le placement des réserves de trésorerie gelées de l’Autorité dans des dépôts à terme à faible risque auprès d’institutions financières appropriées sélectionnées par l’Autorité, à condition notamment que ces dépôts à terme à faible risque restent gelés.
Lors des explications de vote, le Royaume-Uni, délégation porte-plume sur ce dossier, s’est félicité de cette « adaptation » du régime des sanctions, qui est en vigueur depuis 2011, tandis que la Grèce a salué « l’équilibre » trouvé par la résolution, notamment sur les questions soulevées par les autorités libyennes. À l’instar de la République de Corée, les États-Unis ont salué la mise en place d’une exception pour les navires et aéronefs œuvrant notamment à la fourniture d’aide humanitaire.
Ce texte apporte de la clarté, s’est félicité la République de Corée, en appelant le Conseil à rester « uni » sur ce dossier. L’Algérie, au nom du Groupe des A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana) a salué le nouveau libellé sur le réinvestissement des avoirs gelés, tandis que le Pakistan a rappelé que l’objectif recherché est la protection des avoirs nationaux. Les institutions financières internationales doivent entrer en contact avec les autorités libyennes afin d’éviter toute expropriation arbitraire, a appuyé la Chine.
Une note dissonante est venue de la Fédération de Russie qui a estimé que les efforts déployés pour parvenir à un texte équilibré se sont révélés « insuffisants ». Ce pays a notamment balayé le bien-fondé de l’exception introduite pour les navires et aéronefs acheminant de l’aide humanitaire notamment. Après avoir livré leurs marchandises, ils quittent immédiatement le pays et ne peuvent donc nuire à la paix et à la sécurité, a argué le délégué russe. « Demander des exemptions au régime de sanctions n’a par définition aucun sens », en a-t-il conclu.
Enfin, la Russie a qualifié « d’inacceptables » les tentatives d’acteurs extérieurs visant à asseoir leur contrôle sur l’architecture financière et de crédit de la Libye. Dans ce droit fil, la Grèce a plaidé pour un processus politique en Libye « exempt de toute interférence étrangère », tandis que l’Algérie a demandé le départ des mercenaires et combattants étrangers présents dans le pays.