TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT) – Neuf cas sur dix de cancer du côlon peuvent être guéris en cas de dépistage précoce de la maladie, a indiqué Lamia Kallel, professeur d’hépato-gastro-entérologie, Chef de service à l’hôpital Mahmoud-El Matri, dans une interview accordée à l’Agence TAP.
Elle a indiqué que ce type de cancer dont le nombre de nouveaux cas en Tunisie a dépassé 3700 en 2023, peut être dépisté, suivi et guéri s’il est diagnostiqué dans ses premiers stades.
L’incidence du cancer colorectal est à l’heure actuelle en augmentation comme le prouve le nombre des nouveaux cas détectés chaque année en Tunisie, rappelant que ce cancer, est le quatrième cancer chez l’homme et le deuxième cancer chez la femme en Tunisie, a-t-elle précisé.
Elle a rappelé, que la Tunisie célèbre à l’instar des autres pays du Monde, le « Mars Bleu », mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal, ayant pour objectif de rappeler l’importance du dépistage, qui permet d’intervenir au plus vite en cas de détection de lésions cancéreuses ou pré-cancéreuses.
Dans ce sens, et pour prévenir la maladie et la soigner à temps, une stratégie nationale pour le dépistage précoce du cancer colorectal a été mise en place par le ministère de la santé particulièrement pour les personnes âgées entre 50 et 74 ans qui doivent se faire dépister par des tests disponibles et gratuits dans les dispensaires et les centres de santé de base, a-t-elle dit.
Le dépistage ne doit pas se limiter aux personnes qui ont des maladies de l’appareil digestif, mais, également, celles qui n’ont jamais eu de problèmes ou de perturbations digestives, a fait savoir Dr Kallel qui a indiqué que les personnes de plus de 50 ans doivent impérativement effectuer ces tests tous les deux ans.
Pour les personnes qui ont des facteurs génétiques avec des cancers diagnostiqués chez leurs proches, elles sont appelées à consulter des médecins spécialistes même sans symptômes, étant donné qu’il s’agit d’une maladie silencieuse qui évolue souvent sans symptômes ni signes perceptibles. De ce fait, il est parfois diagnostiqué tardivement et nécessite alors des traitements lourds.
Grâce au dépistage et au suivi régulier des personnes présentant des risques personnels ou familiaux, c’est un cancer évitable. Détectées à temps, les lésions précancéreuses sont retirées avant qu’elles ne se transforment en cancer, a-t-elle fait savoir.
Kallel a rappelé que certains facteurs de risque peuvent engendrer l’apparition du cancer du colon dont en particulier, le facteur génétique, le tabagisme, l’alcool, la sédentarité et l’obésité ainsi que la mauvaise alimentation.
Dans ce sens, elle a appelé à lutter contre l’obésité et le surpoids, à arrêter la consommation d’alcool et le tabagisme et à adopter un régime alimentaire équilibré.
« Un changement du régime alimentaire peut prévenir ou empêcher la croissance d’un cancer colorectal. Il est important de privilégier une alimentation équilibrée, riche en poissons, légumes, fruits et fibres sans excès de viandes rouges et d’éviter la charcuterie », a-t-elle expliqué.
Il convient de rappeler que le cancer du côlon est le troisième cancer les plus fréquent dans le monde et représente la deuxième cause de décès par cancer.