TUNIS – UNIVERSNEWS – C’est un spectacle désolant et dégoutant auquel les Tunisiens ont été obligés d’assister, depuis ce matin, dans la capitale, comme s’il n’y a que la rue pour « fêter » cet événement qui devait être un véritable festival et une vrai fête qui rassemblent le peuple tunisien exsangue par les divisions et les tentatives des politiciens de se positionner et de continuer de sucer ce qui lui reste de son sang.
Pourtant, ces Tunisiens ont afflué à l’avenue Habib Bourguiba et ailleurs –comme des moutons de Panurge- avec chacun ses objectifs et ses visées, pour répondre que ce soit à Kaïs Saïed ou à ses opposants, avec une myriade morcelée de partis politiques qui ont été évincés de la vie politique, par la volonté du « chef suprême » du pays… incontesté et incontestable !!!
Cela avait commencé –comme par hasard- un jour avant, avec une démonstration de force et dans un test de popularité de Saïed à l’avenue Bourguiba, bien sûr, où il a rencontré « son peuple » et accompli sa prière du vendredi, à la mosquée Ezzitouna… sous bonne garde présidentielle et avec un tri de l’assistance.
Mais, ce matin, ce fut la bonne mascarade, avec ces Tunisiens asservis à leurs partis et qui ont voulu faire la fête et célébrer l’anniversaire du 14 janvier, une date de la « révolution » qui n’est pas reconnue par le président de la République qui, au lieu d’être unificateur, n’en finit pas de diviser.
Certes, on peut être d’accord avec lui jusqu’à un certain point, lorsqu’il cherche à écarter cette pieuvre islamiste, avec ses acolytes, mais, il y a d’autres qu’il a le devoir d’unir à sa cause et ils sont nombreux.
Tout le monde a mis le paquet pour sonner le rassemblement, chacun à sa manière… au point que certains avaient été empêchés d’arriver à la capitale, parce que, selon des informations, des bus et des trains auraient été empêchés de transporter des protestataires vers Tunis.
Toutefois, il n’y avait pas eu une seule manifestation, mais plusieurs… celle du Front du salut national avec les éternels brailleurs nostalgique du « Dégage », notamment Hamma Hammami, Mohamed Néjib Chebbi et Jawher Ben Mbarek, qui ont appelé au renversement de Kaïs Saïed… Il y avait celles, aussi, des organisations nationales qui, chacune, avait ses préoccupations.
De l’autre côté, le Parti destourien libre (PDL) et sa présidente qui voulaient « marcher sur Carthage » et qui n’avaient pas été autorisés et qui ont été empêché de le faire, pour se rabattre vers le siège de l’organisation des savants musulmans, qui ont, toujours, pignon sur rue à Montplaisir, pour se lasser, par la suite, et ont préféré accomplir un « repli stratégique ».
Pour sa part, la centrale syndicale qui a préféré ne pas participer aux « réjouissances », s’est rabattue sur un hôtel de la capitale, pour tenir une réunion, au cours de laquelle, le secrétaire général, Noureddine Taboubi a appelé « à se préparer pour la bataille » visant à faire sortir le pays de la situation actuelle.
Ce jeu morbide et hétéroclite n’est pas pour redorer l’image d’une Tunisie moribonde qui s’enfonce de plus en plus dans une crise sans issue et qui attend l’aumône du FMI et des bailleurs de fonds étrangers pour pouvoir survivre.
Tous les acteurs de cette bataille savent que jouer la mobilisation de la rue est une arme à double-tranchant… parce que cela risque de déraper, tôt ou tard, et que les conséquences risquent d’être dangereuses… surtout que personne ne peut prévoir ce qui peut arriver… lorsque le peuple se rend compte de sa puissance et de sa force… et c’est tout le pays qui en pâtira !!
Faouzi SNOUSSI