TUNIS – UNIVERSNEWS – Dans un pays qui se veut démocratique, bénéficiant d’un Etat de droit et des institutions, ainsi que de la liberté d’expression et d’égalité entre les genres, il est anachronique de voir, encore, des partis qui appellent à l’instauration de la « Khilafa ».
A cet effet, le Parti Destourien Libre (PDL) a annoncé avoir adressé une correspondance au secrétaire permanent du Conseil de la sécurité nationale relevant de la Présidence de la République, dans laquelle il presse d’intervenir en urgence pour classer le parti Ettahrir « entité interdite sur le sol tunisien » dont les activités constituent « une menace à la sécurité nationale. »
Le PDL exhorte également le gouvernement à procéder à la fermeture des locaux de ce parti et à transférer son dossier devant la justice aux fins de sa dissolution et de la vérification de ses sources de financement.
Le parti a, en outre, vivement dénoncé l’autorisation accordée, samedi dernier, au parti Ettahrir pour manifester à Tunis à l’image des formations politiques dans le cadre de la commémoration de l’anniversaire de la révolution le 14 janvier.
A ce titre, le PDL a lancé un message au conseil de la sécurité nationale, le pressant de protéger l’Etat tunisien, à défendre l’inviolabilité de son drapeau, de son régime républicain, de ses lois ainsi que des droits de ses citoyens, et de faire face à l’idéologie takfiriste dans le cadre de la politique antiterroriste.
Le PDL a saisi l’occasion pour tirer la sonnette d’alarme sur les risques potentiels véhiculés par la passivité du gouvernement face à cette entité, rappelant que le parti Ettahrir est une « antenne locale alliée à une structure internationale établie à l’extérieur du pays ».
Ce parti, prévient le PDL, prône une idéologie qui fait de la Tunisie une simple « régence » relevant d’un projet transnational baptisé « le Califat », lequel « fait table rase du concept de l’Etat, de la démocratie et des droits de la femme ».
Le PDL a fait porter au président Kaïs Saïed l’entière responsabilité juridique et politique en raison de « sa passivité à agir comme il se doit pour enrayer la menace des forces obscurantistes qui pèse sur le pays ». Il dénonce, dans ce sens, le refus du bureau d’ordre de la Présidence de la République de réceptionner la correspondance du PDL après avoir examiné de son contenu.
Le parti Ettahrir, autorisé en Tunisie en 2012, a vu ses activités suspendues à plusieurs reprises, mais il n’a jamais été totalement interdit.