TUNIS – UNIVERSNEWS (Culture – M.S.) – Le récital du jeune pianiste Hédi Triki, organisé par l’Association Hasdrubal pour la Culture et les Arts Mohamed Lamouri et le Rotary Club d’Hammamet, a séduit le public réuni, vendredi soir, à l’espace Hasdrubal Hammamet. A 18h15, le jeune pianiste semble prendre son temps. Il s’installe, se réinstalle, cherche sa position par rapport au clavier. Puis il se lance et livre un jeu tour à tour puissant et virtuose, recueilli, très concentré. Il force sur les contrastes, et les changements de tons se font avec une facilité déconcertante.
On apprécie, comme il se doit, les moindres surprises harmoniques dont est truffée la partition. On découvre avec plaisir le jeune homme dans ce répertoire et son interprétation est tout à fait personnelle. Tout d’abord avec la Sonate Pathétique de Beethoven est la fulgurance du jeu, d’une clarté éblouissante, l’affinage rond et perlé d’une articulation aérienne et la précision du toucher. Hédi s’est illustré en interprétant ensuite trois pièces représentant les formes phares de l’œuvre de Frédéric Chopin: Valses, Ballades, et Nocturnes. D’abord la Grande Valse Brillante (op. 18), la première valse publiée de Chopin et l’une de ses œuvres emblématiques puis La Ballade n° 1 qui est devenue un pilier du répertoire pianistique romantique en raison de sa richesse émotionnelle et de sa complexité technique; pour finir sur une nocturne intime et expressive publiée après la mort de Chopin.
Hédi nous a livré avec brio cette œuvre pleine d’émotions et de défis techniques. La musique est jouée avec des doigts en or, bien sûr, mais il y a derrière toute une analyse et une réflexion dignes des plus grands pianistes. Les interprétations du pianiste unissent force mentale, spontanéité et panache. L’essentiel de son travail, Hédi l’accomplit loin de l’instrument. C’est intérieurement qu’il apprend une œuvre, l’approfondit et la fait sienne. Ce mélange de force mentale, de spontanéité, de clarté cinglante et de panache fait tout le prix de ses interprétations. Une personnalité singulière dans le monde du piano. Un public littéralement conquis par un déluge de notes et une prestation scénique savamment orchestrée !
Tenus en haleine jusqu’au bout, les amateurs de la musique classique se sont vus offrir un spectacle d’une rare qualité musicale et scénique. Les commentaires étaient unanimes : « Impressionnant et génial »
Hédi clôtura son concert avec Eloísa de Federico Ruiz, une valse vénézuélienne élégante avec une structure et un style dans la lignée des valses romantiques de Chopin. Il s’illustra Asturias d’Albéniz, souvent transposée et jouée à la guitare, avec un rythme entraînant et des motifs percussifs inspirée notamment du flamenco pour enfin interprété la Malagueña d’Ernesto Lecuona, une fusion de styles, mêlant des éléments de musique espagnole traditionnelle avec les influences du jazz et des compositions classiques. Vif et jovial, Hédi a su montrer l’étendue de son talent de concertiste et sa remarquable maîtrise du piano. Son jeu extrêmement doux et raffiné a ensorcelé les mélomanes venus découvrir ses mélodies inédites. Hédi a réussi avec brio à accrocher ce soir son public pour l’emmener dans une sublime immersion dans la musique classique.