On ne peut pas dire que Béji Caid Essebsi ait mangé du lion, mais il paraissait assez en forme pour répondre du tac au tac à toutes les critiques que lui adresse la classe politique. Il donne ainsi une conférence de presse assez inédite, lui qui, jusque là a toujours favorisé les interviews. Il réitère son refus d’avaliser, à priori, le remaniement ministériel opéré par Youssef Chahed dont il rappelle à plusieurs reprises que c’est bien lui qui l’avait choisi. Il a fait un exposé exhaustif de la situation politique actuelle, a exposé ce qui ,à ses yeux, a conduit au blocage, et n’a pas manqué de confirmer sa position quant au point 64 du défunt accord de Carthage proposé par ses soins dans le cadre du défunt accord de Carthage : à savoir le départ de Youssef Chahed. Il confirme aussi la rupture avec Rahed Ghannouchi, mais a aussi tenu à préciser que si L’ARP donne sa confiance au gouvernement Chahed III, il s’y pliera et signera les décrets de nomination des ministres. Cela dit, il nous a paru plutôt dépité par les médias, truffant comme d’habitude ses répliques par des adages populaires et des versets du Coran. Mais, là, nous sommes dans un autre contexte.