TUNIS – UNIVERSNEWS Chaque année, la Tunisie enregistre une perte de 3 milliards de dinars en raison de l’évasion fiscale et sociale des personnes actives dans l’économie informelle. Cependant, une étude réalisée par le Programme des Nations unies pour le développement en Tunisie (PNUD) en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) révèle que cette somme peut être récupérée grâce à des réformes au sein de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
Selon cette étude intitulée « L’économie informelle en Tunisie », si des réformes appropriées sont mises en place à la CNSS, elle pourrait générer des ressources supplémentaires équivalentes sur une période de cinq ans.
En 2020, la CNSS a subi des pertes d’environ 1,3 milliard de dinars en raison du défaut de paiement des cotisations par 917 000 personnes actives dans le secteur informel. Pour évaluer les pertes de recettes fiscales de l’État causées par la non-imposition du secteur informel, l’étude s’est basée sur le calcul de la valeur ajoutée, le chiffre d’affaires du secteur et les statistiques des petites entreprises en 2016, qui ont révélé un chiffre d’affaires annuel d’environ 52 milliards de dinars.
Cette étude intervient à un moment où le gouvernement cherche à mobiliser des financements sur les marchés intérieurs et extérieurs en raison de la faiblesse des ressources fiscales et des cotisations de retraite. L’intégration progressive et globale des travailleurs défavorisés opérant dans le secteur informel pourrait contribuer à combler les besoins de financement du pays.
De plus, le taux de jeunes travaillant dans ce secteur, âgés de 15 à 19 ans, atteignait un niveau record tant au niveau régional qu’international, avec 81,4 %. Selon la même source, les travailleurs se tournent vers le marché informel en raison de l’absence d’opportunités d’emploi décentes dans le secteur formel, principalement en raison d’obstacles institutionnels, économiques et sociaux.