
- Une hausse soutenue malgré le ralentissement économique… avec le risque d’un effet boule de neige !!!
- Un choix de société… une bombe sociale et économique en gestation !!! Mais quelles solutions ??!!!
Tunis, UNIVERSNEWS (SEF) – À fin 2024, l’encours de l’endettement bancaire des ménages tunisiens a atteint un niveau inédit, avoisinant les 30 milliards de dinars. Ce chiffre, publié dans les derniers bilans consolidés du secteur, illustre une réalité préoccupante : jamais les Tunisiens n’ont été autant dépendants du crédit pour financer leur consommation et couvrir leurs besoins essentiels.
Une hausse soutenue malgré le ralentissement économique
En dix ans, l’endettement bancaire des particuliers a plus que doublé, traduisant une course effrénée au crédit à la consommation, aux crédits immobiliers et aux découverts bancaires.
Cette progression est d’autant plus inquiétante qu’elle s’inscrit dans un contexte de ralentissement de la croissance, d’inflation persistante et d’érosion du pouvoir d’achat. Les ménages n’empruntent plus pour investir, mais de plus en plus pour survivre : payer des dépenses courantes, boucler les fins de mois, ou encore compenser la hausse des prix.
Le risque d’un effet boule de neige
Cette dépendance au crédit crée un cercle vicieux : plus le pouvoir d’achat se dégrade, plus le recours au crédit s’intensifie, alourdissant le poids des remboursements.
Selon des estimations sectorielles, près d’un tiers du revenu disponible des ménages urbains est déjà absorbé par le service de la dette bancaire. À cela s’ajoute l’endettement informel, notamment auprès des sociétés de microcrédit, dont l’encours dépasse les 2,5 milliards de dinars.
Multiples signaux d’alerte
Les signaux d’alerte se multiplient. Le taux de défaut sur les crédits à la consommation progresse lentement mais sûrement. Les banques, elles, multiplient les restructurations de dettes pour éviter une flambée des impayés qui fragiliserait leurs bilans.
Sur le plan social, la pression de l’endettement réduit considérablement la capacité d’épargne des ménages, accroît leur vulnérabilité et alimente un sentiment de précarité généralisée.
Quelles issue et quels remèdes ?
Face à cette situation, plusieurs pistes s’imposent :
- Encadrer davantage le crédit à la consommation, en imposant des plafonds plus stricts de taux d’endettement par rapport aux revenus.
- Développer des mécanismes d’éducation financière, afin de sensibiliser les ménages à une meilleure gestion budgétaire et à l’impact des crédits.
- Réorienter les crédits vers des projets productifs générateurs de revenus, plutôt que vers une consommation de court terme.
- Stimuler l’épargne nationale par des produits attractifs et sécurisés, réduisant la dépendance aux dettes.
Un choix de société
L’endettement des ménages n’est pas en soi une anomalie : il peut être un levier de croissance lorsqu’il finance l’investissement et l’amélioration du cadre de vie. Mais lorsque la dette devient un substitut au revenu, elle se transforme en piège économique.
L’année 2024 aura agi comme un révélateur : la Tunisie ne peut plus ignorer le fardeau de ses ménages, au risque de voir l’endettement se transformer en véritable bombe sociale.