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Qui est Tarak Ben Ammar, personnage énigmatique à Tunis en janvier 2011 ?
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Il refait surface avec les enregistrements téléphoniques fuités de Ben Ali
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En l’espace de 48 heures, il a eu 2 visages contradictoires face à Ben Ali
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C’est lui le producteur du film réalisé par Mohamed Zran sur Mohamed Bouazizi
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L’initiateur de la chaîne Nessma TV; et il était derrière la première visite de Hillary Clinton
On a eu tendance à l’oublier tellement il s’est fait discret sans pour autant chômer totalement, puisqu’il est resté actif au niveau international, plus particulièrement dans les deux continents européen et américain.
Tarak Ben Ammar, puisqu’il s’agit de lui, a toujours joué un rôle de premier plan à plus d’un titre puisqu’il a été toujours une figure incontournable dans le sens où il est parvenu à percer et à réussir dans les trois domaines-clés pour faire fortune et acquérir une notoriété inégalable.
En effet, quand ont dit Tarak Ben Ammar, on dit une success story dans le business, dans les médias et dans le 7ème Art, assimilé au show-biz.
Outre une carrière fulgurante et permanente à l’international, Tarak Ben Ammar a eu des éclats épisodiques en Tunisie. Issu d’une grande famille tunisoise, fils de Mondher Ben Ammar, neveu de l’ex-première dame de Tunisie, Wassila Ben Ammar, il a su relever le challenge de faire produire Michael Jackson lors d’un concert qui a fait date au Stade d’El Menzah le 7 octobre 1996.
Tarak Ben Ammar a été l’initiateur de la naissance de la chaîne de Nessma TV en étant l’associé, sur demande de Ben Ali, des deux frères Nabil et Ghazi Karoui, patrons de la société de communication et de publicité, Karoui & Karoui ».
Restant, de longues années durant dans l’ombre sur la scène tunisienne, Tarak Ben Ammar refait surface d’une manière peu orthodoxe puisqu’après avoir fait l’apologie de Ben Ali par le biais de la chaîne Nessma et les deux frères Karoui qui ne tarissaient pas d’éloges sur Ben Ali, « notre père le tendre », Tarak Ben Ammar a, lui aussi, félicité le toujours président Ben Ali, un certain soir du 13 janvier pour son discours « magistral » Il va jusqu’à dire, selon les derniers enregistrements fuités et diffusés par la BBC, que c’est bien lui qui a organisé les dernières scènes de liesse dans les rues des différentes villes de la Tunisie après la fameuse allocution tout l’exhortant de continuer sur la même lancée en s’adressant au peuple en dialectal tunisien.
Le grand ami de Gordon Gray…!!!
Mais à peine quelques jours après, Tarak Ben Ammar, qui était un grand ami de l’ambassadeur américain à Tunis, à l’époque, Gordon Gray, et à travers lui, aurait été un acteur-clé dans la suite des événements avec un appui sans faille de Washington à ce qu’on appelait la « Révolution du jasmin » ou le « Printemps arabe ».
D’ailleurs, c’est lui qui était derrière le coup de maître de la première visite de la Secrétaire d’Etat démocrate américaine, Hillary Clinton. En effet, c’est Tarak Ben Ammar, aidé par son associé, le magnat italien Silvio Berlusconi, et la concrétisation par les soins des frères Karoui et la chaîne Nessma TV, que l’interview de Mme Clinton a eu lieu avec une diffusion à travers les pays du Maghreb puisque les USA lorgnaient du côté de Tripoli de l’après Kadhafi.
Ainsi, de révélation en révélation, on s’aperçoit que Tarak Ben Ammar est probablement l’homme « énigmatique », épris de notoriété, de pouvoir et d’argent, qui a immortalisé cette révolution en produisant le film réalisé par Mohamed Zran, « Dégage, le peuple veut », sorti le 14 janvier 2013, à l’occasion du 2ème anniversaire de la Révolution.
La question qui se pose et s’ajoute à l’énigme, est la suivante : Tarak Ben Ammar a-t-il joué un rôle clé dans le retour et la prise du pouvoir par les intégristes religieux d’Ennahdha en 2011.
On a tendance à répondre par l’affirmative si l’on sait les liens étroits, comme précité, entre lui et l’ambassadeur stratège US, Gordon Gray. L’histoire finirait bien par lever le voile, d’une manière tranchée, sur cette vérité. !
Noureddine HLAOUI