- Pourquoi le navire turc fait-il escale au port de Gabès ?
- Parmi les armements acheminés, on cite des missiles Hawk, des chars M-60
Des informations corroborées et recoupées viennent de dévoiler l’existence d’une passation d’armes lourdes en grandes quantités livrées par la Turquie aux forces du gouvernement de Fayez Sarraj. La première révélation ayant été faite par le journal français, « Valeurs actuelles » avant d’être confirmée, tout récemment par le Blog de l’Europe politique « B2 Bruxelles 2 », hebdomadaire réputé pour être bien informé sur les questions de défense.
Battant pavillon tanzanien, le Cirkin, est alors en escale en Turquie à Haydarpasa tout en déclarant se rendre au port de Gabès en Tunisie, seulement deux jours après son départ des eaux turques. Un signe suspect pour les spécialistes de la surveillance maritime. D es navires de la marine turque remontent de manière simultanée suivant la même trajectoire. Signe hautement suspect. Il est très rare qu’un navire marchand soit escorté à distance par des navires de guerre, surtout en Méditerranée….
Selon la même source, un incident a failli avoir lieu entre ledit navire turc et la frégate française de défense aérienne, le Forbin (D-620) qui voulait inspecter le bateau, mais il en a été empêché par 2 frégates turques qui répondent aux Français : « inspection impossible ».
Le même Cirkin est revenu alors, au port de Gabès avant de reprendre sa destination initiale vers Mistata-Tripoli. Arrivé, un jour après à Tripoli, il y décharge sa cargaison : chars M-60, missiles Hawk antiaériens, des mercenaires syriens appartenant, notamment au groupe terroriste « Sultan Murad ».
Le Cirkin, encore lui, est de retour à Haydarpasa, le 2 juin 2020. Et les 5 et 6 de ce même mois, plusieurs camions porte-véhicules ont été chargés à bord avant d’appareiller, de nouveau, le 7 juin et traverser la Mer Egée.
Comme en mai, la destination officielle était le port de Gabès, mais pour un navire marchand, la surveillance et l’escorte étaient inhabituelles. Et comme la fois précédente, le navire décharge le 11 juin à Misrata. La cargaison était loin d’être médicale comme affirmé par les Turcs : Il y avait, surtout, du matériel militaire, armes et munitions.
Le plus grave est que dans le cadre de la mission, Sea Guardian de l’OTAN, la frégate française, le Courbet (F-172) était à la manœuvre en Méditerranée, voulut s’approcher du Cirkin pour l’arraisonner.
C’est alors que la frégate turque Gökova ‘allume’ aussitôt la frégate française. Plus exactement, elle procède à une « illumination radar ». Une manœuvre, qui dépasse le simple coup de semonce. Elle est en effet destinée à faire un repérage ultime, avant un tir, afin de guider un éventuel missile. Une sorte de dernier appel, électronique, avant le feu réel. Un fait rarissime entre alliés.
L’attitude turque commence, donc, à irriter.
L’Élysée se saisit de l’affaire, les ministres aussi. L’attaché de défense turc est convoqué à Balard, le siège du ministère français de la Défense, pour avoir une explication. Ce n’est, certes, pas la guerre… mais c’est très loin de l’entente cordiale.
Cet incident révèle l’animosité entre Paris et Ankara, mais un point attire l’attention est ce passage de ces navires turcs, officiellement chargés de matériel médical, alors qu’en réalité ils sont bourrés d’armes de toutes sortes et d’hommes des mercenaires appartenant à des mouvements terroristes, ce qui exige des explications de la part des autorités portuaires de Gabès, théâtre, au moins deux fois, d’un passage du Cirkin.
Ceci nous amène à émettre des doutes sur les atterrissages, prétendus forcés et d’ordre technique, d’avions qatari et turcs à l’aéroport de Djerba- Zarzis, respectivement le15 avril 2019 et le 7 mai 2020
L’affaire se complique et des rebondissements sont à prévoir.
Noureddine HLAOUI