TUNIS – UNIVERSNEWS – Le ministre de l’Éducation, Mohamed Ali Boughdiri, a fait de la guerre contre les cours particuliers à domicile, son cheval de bataille, en raison des désagréments qu’ils représentent pour les ménages et pour l’école elle-même. Il a souligné vendredi la détermination du ministère à faire face au phénomène des cours particuliers en dehors des établissements éducatifs.
L’intention est bonne et l’initiative est louable, certes, mais, faut-il encore avoir les moyens de ces ambitions, alors que l’enseignement public bat de l’aile, et -sans vouloir offenser qui que ce soit- nombreux sont les enseignants qui ont été parachuté dans l’enseignement, sans connaître les abc de la profession et sans avoir été formés pour enseigner et, surtout, éduquer les nouvelles générations.
Il faut se rappeler que lorsqu’on a créé ce ministère que Boughdiri dirige, on lui a donné le nom de ministère de l’Education et non seulement de l’enseignement… Malheureusement, aujourd’hui, l’éducation est au vau-l’eau. !!!
Il suffit, simplement, d’assister à l’entrée et la sortie des cours, pour se rendre compte qu’il y a beaucoup de chemin à faire et qu’on doit reprendre depuis le début, cette réforme de l’enseignement qu’on nous propose, parce que, inéluctablement, comme l’a dit Montaigne : « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine »… parce que tout ce qu’on oublie de faire, dans notre enseignement (éducation) va se répercuter, inéluctablement, sur le façonnement de la personnalité des générations futures.
D’ailleurs, il suffit de voir certains avocats, médecins, fonctionnaires, enseignants et autres, transformer leur profession en une source d’enrichissement rapide, pour se rendre compte de l’ampleur du mal qui gangrène la société tunisienne. C’est le cas, dans l’enseignement d’aujourd’hui, où certains ne se fatiguent pas outre-mesure, en classe, pour se donner à fond dans les cours à domicile qu’ils se font payer rubis sur l’ongle et au tarif fort, avec, parfois, de 5 à 10 et même plus durant la même séance.
Boughdiri a précisé en marge de l’ouverture de la nouvelle année scolaire lors d’une visite effectuée vendredi matin à l’école primaire « Al Amal » à la cité Ettadhamoun, que son département est déterminé à faire respecter la circulaire relative au cours particuliers.
Selon l’article 7 du décret 2015-1619 les cours particuliers sont interdits en dehors des établissements éducatifs publics alors que des études confirment la propagation de ce phénomène. Boughdiri a regretté la propagation des cours particuliers en dehors des établissements scolaires notamment parmi les familles aisées. Il a souligné, à ce propos, la nécessité d’agir et de favoriser les cours particuliers au sein des établissements éducatifs au profit des élèves, afin de garantir le principe d’égalité.
Toutefois, trois facteurs peuvent aider à mettre fin à ce fléau, avec le premier qui est crucial, à savoir la participation des directeurs des établissements scolaires à la dénonciation des contrevenants. Le deuxième se situe au niveau des parents qui pensent qu’ils peuvent faire ingurgiter les connaissance à leur progéniture avec des entonnoirs, afin de les gaver de connaissances et payer cher pour cela, alors que la troisième concerne la vigilance de tout le monde, même les forces sécuritaires et les services des finances, afin de faire payer les réfractaires, à travers une législation répressive… surtout qu’il y va de l’avenir du pays et que les méfaits des cours particuliers doivent être considérés comme des crimes contre l’Etat et le pays.
F.S.