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Absence curieuse de communication sur les sommes collectées auprès des instances internationales et sur le Fonds 1818
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Le peuple veut connaître toute la vérité sur l’héritage légué par Youssef Chahed, surtout après les anomalies révélées par des économistes crédibles
La pandémie sanitaire sans précédent due à la propagation du Coronavirus a constitué un coup très dur pour l’économie nationale, pour les entreprises publiques et privées, pour l’emploi dans les différents secteurs et pour la dynamique quotidienne de la vie des citoyens qui endurent, également, un choc psychologique inouï et inattendu.
Toutefois, le gouvernement a bénéficié d’un apport généreux de la part d’une partie de la Communauté internationale et des institutions financières des différentes places, plus particulièrement de l’Union européennes avec 250 millions et 600 millions d’euros, soit l’équivalent d’un peu plus de 2,7 milliards de dinars, 100 millions d’euros de la Banque africaine de développement (BAD), soit l’équivalent de 315 millions de dinars, 13 millions d’euros de la Banque mondiale, soit l’équivalent de 40 millions de dinars, 745 millions de dollars et 400 millions de dollars du Fonds monétaire international (FMI), soit l’équivalent respectivement de 2,2 et 1,2 milliards de dinars, 25 millions de dollars des Etats-Unis d’Amérique, soit l’équivalent de 72 millions de dinars et 50 millions d’euros de l’Italie, soit l’équivalent de près de 160 millions de dinars.
Le total de ces sommes, sous forme de crédits à des conditions très avantageuses, s’élève à près de 6,00 milliards de dinars, sans oublier les 187 millions de dinars récoltés par le Fonds 1818 ainsi que les multiples dons en nature, surtout sous forme de matériel et d’équipement médicaux.
Bien sûr, il ne faut pas oublier ce que le budget de l’Etat vas gagner à la suite de l’effondrement des cours du pétrole qui ont perdu plus de 40 dollars de leur niveau du début de l’année passant de 68 dollars à 25 dollars, voire moins. Et si l’on sait que chaque dollar gagné ou perdu pour un baril, revient à un gain ou une perte de l’ordre de 140 millions de dinars. Faites les comptes qui pourraient atteindre des milliards de dinars selon la durée de la chute et son ampleur.
Or, ce qui est curieux, c’est que le gouvernement ne communique pas suffisamment sur ce volet et rien n’a été dit sur le devenir de toutes ces sommes, assez colossales tout de même, ni comment on compte les gérer et les dispatcher. Les Tunisiennes et les Tunisiens aimeraient bien avoir une idée, du moins les grandes lignes, de la gestion de ces fonds.
Même le Fonds 1818 demeure encore une grande inconnue dans le sens où il a fallu une insistance appuyée de la part des organisations de la société civile pour qu’on nous dévoile, enfin, le montant globale qui y est versé…
En tout état de cause, le gouvernement devrait, en principe, avoir une étude et un business plan quant à la gestion de la crise dans sa globalité afin de tranquilliser les citoyens qui, jusqu’à présent, n’ont pas eu un exposé chiffrée sur le point de la situation. Sans cela, il n’y aurait pas un regain de confiance tant souhaité entre gouvernants et gouvernés.
Car avec les dernières révélations faites par Ezzeddine Saïdane et d’autres économistes, ayant rencontré le ministre des Finances, portant sur des « fausses informations découvertes dans les rapports financiers sur le budget, l’endettement sans oublier les lois de finances élaborées sur la base d’approches erronées, la méfiance risque d’être encore de rigueur.
D’où l’impératif pour Elyès Fakhfakh de dire toute la vérité au peuple, à la première occasion propice, sur l’état des lieux hérité du mandat de son prédécesseur Youssef Chahed qui a, pourtant, répété, dans plusieurs interviews commandées, que son bilan est tout rose.
Le ministre des Finances, Nizar Yaïch a montré le chemin en ayant eu le courage et le mérite de reconnaître l’héritage sombre trouvé. Et à M. Fakhfakh de prouver qu’il a vraiment une forte personnalité et qu’il est capable de démentir qu’il est à La Kasbah par la volonté de M. Chahed, certains allant jusqu’à dire qu’il est Mehdi Ben Gharbia, le même qui coopérait étroitement avec l’ancien chef du gouvernement !…
Noureddine HLAOUI