
Tunis, UNIVERSNEWS (Consommation) – Un kg de daurades à 45 dinars, un kilo de crevettes à plus de 50 dinars, les sardines à 8 dinars le kg ! Les prix affichés dans une poissonnerie donnent le tournis. «Je viens ici assez régulièrement», indique une cliente. «Après, j’avoue que j’essaye de faire attention parce que ces prix montrent bien que le poisson est devenu un produit de luxe que l’on ne peut pas consommer tous les jours». Tout est cher ici», s’exclame un vieux.
Le poisson serait-il en passe de devenir un produit de luxe ? Oui, à en croire la flambée des prix de ces derniers mois sur les produits halieutiques. Les quelques pêcheurs que nous avons croisés au port de pêche de Beni Khiar imputent la hausse des prix du poisson à deux raisons principales : «La baisse de la quantité de poissons en mer et la loi de l’offre et de la demande». D’autres pêcheurs avancent d’autres raisons à cette hausse : «La diminution des espèces en mer, la pollution, le dérèglement climatique, la pêche intensive communément appelée la surpêche…».
«Il y a un important manque de production», selon un pêcheur pour qui la pollution marine a des conséquences directes sur la présence des espèces. «Auparavant, certaines espèces étaient disponibles toute l’année. Avec cette envolée des prix, rares sont ceux qui peuvent se permettre de s’offrir quelques « pièces ». Le citoyen moyen étant déjà saigné à blanc par la cherté de la vie et l’érosion du pouvoir d’achat, le poisson est devenu un produit de luxe pour le noir de la population.
Un autre facteur contribue tout le temps à la hausse des prix du poisson, c’est le mauvais temps. Mais ce n’est pas la seule raison évoquée, puisque d’autres intervenants du secteur évoquent l’anarchie qui règne depuis plusieurs années sur ce marché, causée notamment par des intermédiaires qui essayent de s’accaparer les richesses de la mer. Les prix affichés donnent le vertige à plus d’un. Il va falloir réfléchir par deux fois pour demander au poissonnier de vous mettre quelques pièces sur la balance. En cette période où la pêche se déroule en haute mer, ainsi moins productrice, certains poissons blancs valaient les yeux de la tête. Ce luxe reste réservé aux couches aisées de notre société. Comment peut-on garnir chaque soir, la table avec des prix inabordables. Et comme dira l’autre, à chacun sa bourse, à chacun son poisson. Mais ce poisson nous a tourné le dos, tout simplement en ce premier jour du Ramadan. (M.S)