- « Le meilleur moyen de parler aux gens, c’est de parler d’eux »
TUNIS – UNIVERSNEWS – Le comédien Mehdi Bachtarzi a présenté à l’espace Jeelen son spectacle «Tout à fait», une sorte d’autobiographie émaillée de sketchs très drôles. Son enfance à l’école, son adolescence, sa montée en Espagne, ses relations avec les filles.
Mahdouch se raconte, se met à nu, avec la pudeur du rire. On découvre enfin la personnalité hors normes de cette humoriste. La voici donc naturel, vraie, sincère, touchant et bien sûr drôle. Sur scène, il déborde très largement le cadre du one-man-show pour nous offrir un spectacle complet qui fait un bien fou. Et d’autant plus que la mise en scène de Sami Montassar et Sana Ben Taleb est impeccable, et les éclairages toujours au diapason. Le spectacle nous fait découvrir de nouvelles facettes de Mehdi, particulièrement son côté conteur. Il nous fait rire, nous surprend, bref, nous fait passer par la gamme des émotions liées à la vie.
- Universnews : Humoriste, comédien et animateur de radio (RTCI) .Comment tu es venu au théâtre ?
Mehdi Bachtarzi : Dans mes vidéos que j’ai diffusées sur le réseau social, je parle comme si je parlais à tous mes amis mais en réalité à plein de gens qui ne me connaissent pas.. Instagram a rendu le storytelling beaucoup plus accessible. J’ai la chance d’avoir trouvé une manière de m’en servir qui me convient et qui me permet de raconter beaucoup de choses. Alors un jour j’ai dit pourquoi ne pas concrétiser ce travail sur scène et ce fut mon premier one man show «Tout à fait». J’ai déjà fait du stand-up en 2018 et d’autres expériences. Il faut dire que mon passage à RTCI en tant qu’animateur m’a beaucoup aidé, sans oublier mes études à l’étranger
- De quoi parle votre one man show «Tout à fait » ?
C’est inspiré de ma vie à 100 %. Ça reste mon histoire, mais on tente de l’amener vers un thème universel, comme la famille, l’école, les amis afin que le public puisse s’identifier. C’est une sorte d’autobiographie. Les personnages sont inspirés de mes propres expériences. C’est tout simplement un parcours de vie. Comme je ne mets pas de frontière entre ma vie privée et ma vie professionnelle, c’est ma vie que je raconte au travers des rencontres de personnes. . On se retrouve dans ce travail, dans la relation qu’on peut avoir avec un père, une mère, ses amis, ses profs, son travail… N’importe qui peut se retrouver dans cette histoire et je l’ai eu avec le retour des gens. C’est un éventail d’émotions et de rencontres.
- Qu’est-ce que vous aimez dans ce genre de spectacle ?
J’aime le rapport réel qu’on entretient avec le public. C’est une forme qui est propice à l’improvisation et à la liberté d’expression. Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’être à l’endroit où je dois être dans ma vie. Le théâtre est chez moi
- Toute cette fougue, cette énergie sur scène, d’où la tenez-vous ?
Déjà, c’est une bonne question. Je crois que je suis un hyperactif. Je me sens à l’aise sur scène, à tel point que je m’autorise des moments d’improvisation
- Comment choisissez-vous les histoires que vous racontez sur scène ?
Je fais ce que je veux à partir du moment où ça me semble pertinent et important et que ça touche le public. Pour écrire une bonne histoire, il suffit de regarder un peu autour de nous et d’écouter les histoires qui sont arrivées aux autres. Pour moi, la scène est le seul endroit où l’on peut dire des vérités qui seraient beaucoup trop lourdes à entendre en dehors. C’est là où on arrive à mettre en lumière ce qui est obscur dans la société.
- Comment captez-vous l’attention de votre public ?
Je pense que j’ai réussi à saisir des sujets qui préoccupent le public et à les formuler, d’un point de vue humoristique, à travers ma galerie de personnages, ce qui fait écho chez le spectateur. J’essaie à chaque sortie sur scène de toucher le grand public. Je m’adresse à lui avec beaucoup d’authenticité. Je préfère être spontané. Le meilleur moyen de parler aux gens, c’est de parler d’eux. Sur scène, j’essaie de parler et de communiquer avec eux. C’est un jeu et le message passe vite
- Parlons justement de télévision. Qu’est-ce que vous avez regardé durant Ramadhan sur le petit écran?
J’ai bien suivi les feuilletons et sitcoms tunisiens. « Falloujah » m’a beaucoup impressionné. C’est une expérience toujours nouvelle puisqu’à chaque fois, chaque projet apporte son lot de nouveautés.
M.S.