TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT) – La Première ministre italienne Georgia Melloni, accompagnée du ministre de l’Intérieur Matteo Piantidosi, seront parmi nous, en Tunisie, le 17 avril 2024, pour une visite au cours de laquelle elle rencontrera le président de la République, Kais Saïed. Cette visite s’inscrit dans le cadre de l’évolution des relations entre la Tunisie et l’Italie depuis l’arrivée de Silvia Melloni à la présidence du Conseil des ministres italien, évolution qui a atteint un tel degré qu’elle a suscité plusieurs réactions, tant en Tunisie qu’en Italie, en particulier.
En effet, Georgia Melloni est principalement motivée par des considérations sécuritaires, notamment sa volonté de voir la Tunisie jouer un rôle avancé dans la protection de l’Italie contre l’immigration clandestine. À ce niveau, les souhaits de Melloni n’ont pas été exaucés, mais c’est plutôt l’escalade du mouvement d’immigration clandestine, ces derniers jours, et les prévisions d’accélération de son rythme à l’approche de l’été qui est à l’origine de cette visite, car la gestion du dossier de l’immigration clandestine est devenue un véritable « casse-tête » pour Melloni, que ses électeurs considèrent qu’elle n’a pas fait face à ce phénomène avec la « rigueur » exigée, tandis que les partis de gauche estiment que la Première ministre italienne ne prend pas au sérieux le phénomène, jugeant qu’elle n’apporte pas un soutien financier important à la Tunisie qui contribuerait à la sortir de sa situation actuelle.
En outre, les élections au Parlement européen augmentent le sentiment d’embarras de Melloni qui est passée du stade de vouloir quitter l’espace européen unifié au cours de sa campagne électorale, à celui de souhaiter jouer un rôle avancé dans la formulation des politiques européennes, ce qu’elle n’a pas réussi à faire, surtout après les révélations de ces derniers jours indiquant que son alliée, la présidente de la Commission européenne, Ursula Van der Leyen, était impliquée dans un scandale de faux emplois au sein de l’institution européenne au profit de membres de son parti.
Un autre volet de l’intérêt de Melloni pour la Tunisie se situe au niveau de la situation turbulente en Libye, d’autant plus que Melloni veut restaurer la présence italienne en Afrique et s’engager dans une lutte d’influence face à la France.
Maintenant, la principale question reste celle de la capacité de la Tunisie à bénéficier du soutien italien et européen et de sa capacité à négocier, surtout si l’on pense à ce que l’Égypte a pu obtenir il y a moins de deux semaines de l’Union européenne.