TUNIS – UNIVERSNEWS Il semble que l’Etat tunisien a changé de stratégie. Désormais, les réflexions ne tournent plus, comme d’ailleurs avant, autour de la cession des participations minoritaires qu’il détient dans le capital d’un bon nombre de banques. Il s’agit plutôt d’un travail de restructuration et de recapitalisation et qui pourrait permettre aux entreprises publiques comme le cas de la Caisse des dépôts et Consignations (CDC) et la Poste Tunisienne d’entrer dans le capital de ces banques. Preuve à l’appui, plus récemment, l’Etat a ordonné un audit complet auprès de 4 banques tunisiennes, à savoir Tunisian Saudi Bank (ex STUSID Bank), la Banque de Tunisie et des Emirats (BTE), la Banque tuniso-libyenne (BTL) et la Banque Tuniso-Koweitienne (BTK).
Il s’agit là sans doute d’un acte courageux, mais, in fine, il ne va pas certainement faire plaisir à tout le monde. Alors que certaines banques ont déjà entamé le process à travers la mise en place de l’ensemble des dispositifs nécessaires, d’autres ont eu du mal à l’accepter surtout que ce dernier concerne toutes les filiales de ces quatre banques.
Le 5 Mars dernier, la BTE a lancé un appel d’offres pour le choix d’un cabinet ou d’une banque d’affaires qui se chargera de la réalisation d’une mission d’audit complet sur ladite banque où l’Etat détient 50% du capital. Dans cet appel à candidatures, la Banque a tenu à préciser que les offres doivent être établies et présentées conformément aux stipulations du dossier et parvenir au plus tard le 01 avril 2024.
Le même jour, la TSB Bank où les participations publiques s’élèvent à 50%, lance un appel d’offres international, aussi pour la sélection d’un cabinet ou d’une banque d’affaires qui sera chargée de la réalisation d’une mission d’audit complet de la TSB et de ses filiales, à savoir : Tuniso-Saoudienne de Recouvrement (TSR), Tuniso-Saoudienne de Participation et de Placement TSPP (SICAR) et Tuniso-Saoudienne de Participations et d’Investissement (TSPI). Dans cet appel d’offres, la banque a tenu à préciser que le délai pendant lequel les soumissionnaires resteront engagés par leurs offres est de 90 jours, à compter du lendemain de la date limite de réception des offres, fixée au lundi 25 mars 2024 à 12h00. L’ouverture des plis se tiendra le mardi 26 mars 2024.
S’agissant de la BTL -qui connait un nouveau départ, avec les bons résultats réalisés, au cours du précédent exercice, surtout qu’elle a orienté son action pour un développement stratégique, élargissant sa portée et consolidant sa réputation en tant qu’institution financière innovante et centrée sur le client- un appel d’offres portant sur le choix d’une banque ou d’un cabinet pour la réalisation de cet audit a été lancé le 4 mars 2024.
Un blocage supplémentaire pour la BTK
Pour le cas de la BTK, nous apprenons d’une source proche du dossier que la banque a exprimé un refus de cet audit. A cet effet, le conseil d’administration de ladite banque se réunira durant le mois d’avril pour valider cette décision de refus justifié par le travail déjà accompli depuis l’arrivée du groupe Elloumi qui est devenu l’actionnaire de référence avec 60% du capital, le reste (40%) est réparti entre les deux Etats Tunisiens et Koweitiens à raison de 20% pour chacun.
Cette même mission a été déjà effectuée et a abouti aux mêmes objectifs voulus pas ce prochain Audit ; comme l’a souligné un haut responsable de la BTK à UNIVERSNEWS.
Ce refus de la part de la BTK risque de mettre la Banque de nouveau dans une situation de blocage, surtout après avoir reporté, à la fin de l’année dernière, suite à la demande de l’Etat tunisien, d’une augmentation de capital de 100 Millions de dinars annoncée par le groupe Elloumi et qui aurait dû permettre à la banque de se conformer à la réglementation en vigueur en matière de ratios prudentiels.