L’agence de notation « Moody’s », vient de dégrader les perspectives des notations des dépôts en monnaie locale, de 5 banques tunisiennes: Amen Bank, ATB, BT, BIAT et STB.
Dans son rapport rendu public, lundi, sur les perspectives des banques africaines en 2020, Moody’s a dégradé la perspective d’Amen Bank de B2 à Caa1 négative, de l’ATB de B2 à Caa1 négative, de la BT de B2 à B3 négative, de la BIAT de B2 à B3 négative et de la STB de B3 à Caa3 négative, une des notes financières les plus mauvaises pouvant être accordées à une obligation ou à un débiteur de la part des agences de notation.
« Il s’agit de la dernière notation possible avant le passage à la notation en double C, encore plus spéculative. Les espoirs de recouvrement en cas de défaut sont faibles », selon des sites spécialisés, dont Marché Finances.fr.
La notation « Caa1 négative » de l’Arab Tunisian Bank (ATB) fait état, quant à elle, d’un « Risque élevé ». Il s’agit également de « l’une des notes financières les plus mauvaises ». Moody’s veut attirer l’attention par cette notation, sur » « des obligations spéculatives, de piètre qualité et sujettes à un risque de crédit élevé ».
Dans son rapport, l’agence a fait remarquer que ces banques tunisiennes seront confrontées aux plus grands défis par rapport aux autres banques africaines.
« Le ralentissement de l’économie, la forte vulnérabilité extérieure et le lourd fardeau de la dette du gouvernement vont ralentir les opportunités commerciales de ces banques », explique Moody’s, rappelant les créances accrochées en Tunisie qui représentaient 13,4% du portefeuille de prêts du secteur bancaire en 2018. « Ces créances commenceront à diminuer à condition que les banques publiques s’attaquent aux problèmes hérités à l’aide d’une nouvelle législation ».
« Certains systèmes bancaires continuent de faire face à des risques de financement et de liquidité plus élevés. Il s’agit notamment de la Tunisie, où les banques sont encore dépendantes du financement de la banque centrale », lit-on dans le rapport de Moody’s. Toutefois, l’agence de notation reconnaît que des initiatives sont en cours pour résoudre les problèmes de liquidité serrée et de recours au financement de la BCT.
En général, les perspectives pour les banques africaines en 2020 sont négatives en raison de l’affaiblissement des conditions d’exploitation et de l’augmentation des pressions sur la qualité des actifs, estime l’agence.
La dette publique reste élevée dans le continent et la croissance du PIB restera inférieure au potentiel et insuffisante pour stimuler les niveaux de revenu par capital ou accroître la résilience économique.
Cependant, la plupart des banques africaines notées maintiennent des niveaux de capital élevés, et le financement et la liquidité en monnaie locale resteront solides dans la plupart des pays. Mais Moody’s a fait état de variations régionales dans la mesure où certaines banques, dont celles de l’Afrique du Sud, du Nigéria, de Tunisie et d’Angola seront confrontées aux plus grands défis alors que d’autres telles que les banques égyptiennes, marocaines, mauriciennes et kenyanes seront plus résistantes.