Pollution à Gabès: Retour au calme… après une nuit très mouvementée!!!

Tunis, UNIVERSNEWS (Social) – Le calme a été rétabli, dimanche matin, dans la ville de Gabès et les localités proches de la zone industrielle de la région, après une nuit mouvementée durant laquelle les pneus ont été brulés et les routes ont été bloquées en guise de protestation menée par des groupes de jeunes contre la détérioration de la situation environnementale.

La région a été le théâtre d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, avec recours aux gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et dégager les routes. Une tentative d’incendie a visé, samedi soir, le siège de la direction régionale du Groupe Chimique Tunisien, mais les flammes ont été maîtrisées par la protection civile. Des habitants de la localité de Chott Essalam ont protesté samedi devant les usines du Groupe Chimique Tunisien (GCT)pour revendiquer l’arrêt des activités du Groupement et le démantèlement des usines polluantes.

Dans une déclaration publiée dimanche, le conseil local de la délégation de Gabès-ville a fait savoir que la violence et les émeutes survenues hier ne représentent pas le véritable mouvement observé par les jeunes de Gabès, qui expriment, dès le départ, une revendication légitime et claire à savoir le droit de vivre dans un environnement sain, incluant le démantèlement des usines chimiques polluantes.

Silence des pouvoirs publics… jusqu’à l’intervention de Kaïs Saïed !!!

Le conseil a appelé les jeunes à préserver le caractère pacifique de leur mouvement et à s’abstenir de tout ce qui pourrait dénaturer leur cause ou en compromettre son caractère légitime. Il a par ailleurs appelé les forces de sécurité à la retenue et à ne pas confondre les manifestants pacifiques avec les fauteurs de trouble.

Les pouvoirs publics étaient silencieux, jusqu’à ce que le président de la République Kais Saïed donne ses instructions, lors de son entretien avec la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub et le ministre de l’Environnement, Habib Abid, en vue de dépêcher une équipe conjointe issue des deux départements ministériels concernés à l’usine d’acide phosphorique du groupe chimique de Gabès afin de « faire le nécessaire » dans les plus brefs délais. 

Le chef de l’État a, en outre, insisté sur l’impératif de hâter la mise sur pied d’un plan stratégique qui soit en mesure de mettre fin à jamais à ces catastrophes environnementales, lequel doit s’inspirer du plan élaboré, il y a plus d’une décennie, par les jeunes de Gabès.

Solidarité « tardive » des partis politiques

Des partis politiques avaient exprimé, samedi, leur soutien au mouvement de protestation observé par les habitants de Gabès contre les récents cas d’asphyxie dus aux gaz toxiques émis par les unités industrielles du Groupe Chimique Tunisien (GCT).

Le parti « Al Joumhouri » a appelé à faire face aux impacts environnementaux provoqués par l’émission des gaz toxiques et au jet des déchets de phosphogypse affectant à la fois les espèces marines et les habitants de la région.

Dans le même contexte, le parti du mouvement Echâab a vivement dénoncé la politique d’atermoiement adoptée dans le traitement de ce dossier par les gouvernements successifs, plaidant en faveur du lancement de nouveaux projets permettant de protéger l’environnement dans la région.

Par ailleurs, quelque 25 autres organismes et associations ont appelé, samedi, à l’application de la décision ministérielle prise en juin 2017 relative au démantèlement des unités industrielles polluantes du GCT.

Parmi ces organismes, figurent le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH).

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