«Si les serviteurs connaissaient la valeur du mois de Ramadan, ils souhaiteraient que l’année entière fut Ramadan» Al Baïhaqi.
TUNIS – UNIVERSNEWS – Entre ceux qui se préparent pour veiller jusqu’à l’aube et ceux qui pensent aux réunions familiales, Kairouan se met à se préparer pour être fin prête à un mois de ramadan pas comme les précédents. Une situation économique des plus inquiétantes, mais avec l’espoir de vivre un mois de jeune tranquille.
Mohsen qui, du vivant de ses parents, tenait à passer les premiers jours de ce mois auprès de la famille, en a perdu l’envie. Il dit qu’avec ce qu’il vit comme difficultés avec sa famille à Tunis, il s’interdit, de penser à se faire plaisir en accompagnant sa famille à la capitale aghlabide.
«Hélas, je me contente de me plonger dans mes souvenirs», dit-il, en pensant aux mets succulents préparés par une mère toute attentionnée et un papa qui veillait au petit grain pour emplir la maison de joie, en rentrant du souk avec un couffin plein de friandises dont surtout, des dattes, du «makroudh» et de zlabia pour assouvir les envies des membres de la famille nombreuse.
Un cachet unique dans son genre
Pour Othman C., entraineur de football, Ramadan est l’occasion idéale pour, affirme-t-il, «laisser le hasard guider mes pas dans les ruelles de la ville, avec ses boutiques incomparables et ses centaines de cafés où je peux rencontrer les amis ». Il affirme que «le mois sacré est unique à travers ce qu’il permet de nouvelles relations avec des personnes venues d’ailleurs ».
Maher, habitant à Ain Jloula, à une trentaine de kilomètres de la cité des Aghlabides, confie qu’il «n’hésite pas à se rendre toutes les nuits à Kairouan pour rencontrer des amis et jouer des parties de cartes avec eux».
C’est ainsi que les Kairouanais attendent les premiers jours du mois sacré. Avec impatience, nous affirme Naceur, un agriculteur de la région, avec crainte, dit un père de famille, Montassar B. Il ajoute : «N’oublions pas que ce mois nécessite des dépenses financières parfois superflues, alors que les rentrées financières mensuelles ne suffisent presque plus à répondre aux besoins quotidiens et à payer les factures d’électricité et de gaz».
Mouldi, quant à lui, il affirme que ramadan s’annonce avec sa baraka et qu’il ne faut pas en avoir peur.
Kairouan sait se faire belle
Malgré tous ses problèmes -dont, notamment, la cherté de la vie- qui ne datent pas d’aujourd’hui. La ville de Kairouan sait se faire belle et accueillante au mois de Ramadan, dans l’ancienne médina aves ses souks odoriférants, aux boutiques toujours achalandées où se mêlent le parfum de l’encens, à celui des épices, comme en dehors des remparts notamment dans les marchés, dans les grandes surfaces, dans les épiceries et dans les cafés grouillant de monde.
Kairouan… ce sont, aussi, les centaines de mosquées et, plus particulièrement, la grande mosquée Okba dont le minaret vient d’être récemment restauré et embelli et celle d’Abou Zomaa Al Balaoui, compagnon du prophète Mohamed (SAAWS). Des mosquées qui se remplissent de fidèles de tous âges, comme tous les jours de l’année d’ailleurs, pour remémorer le Coran et écouter le Hadith du prophète ainsi que les causeries religieuses dans une ambiance religieuse exceptionnelle.
La solidarité dans sa plus belle expression
Le mois de Ramadan ,c’est le mois de la solidarité dans sa plus belle expression .Le ministère des affaires religieuses, les associations de solidarité sociale ,les organisations de bienfaisance et les nombreuses familles nanties(et pas seulement) viennent à l’occasion en aides aux familles démunies en leur livrant de l’argent ou des couffins remplis de produits alimentaires, de vêtements et de cadeaux pour bien fêter l’Aïd.
Sans oublier la culture et les divertissements
A l’occasion, la direction régionale de la culture a concocté durant le mois de Ramadan, un programme culturel riche et varié qui tiendra compte de tous les gouts et qui couvrira toutes les régions du gouvernorat. La maison de la culture Assad Ibn Fourat et la maison de la poésie (Beït Echeir)… se sont bien préparées pour assouvir l’envie des amateurs de la musique, du théâtre et de la poésie…
Ramadhan mabrouk à toutes et à tous.
Néji KHAMMARI