TUNIS – UNIVERSNEWS – Nouvelle année scolaire rime aussi avec nouvelle classe, nouveaux camarades, et nouveaux enseignants. Comment faire si votre enfant se retrouve dans une classe où il ne connait personne, ou pire, dans celle d’un enseignant ou d’un élève qui l’ont pris en grippe par le passé. Des demandes de ce type arrivent régulièrement en début d’année scolaire. Un élève sur cinq en moyenne change de classe. Pour changer un enfant de classe, il faut avoir des motifs valables et défendables. Le changement de classe n’est pas un droit. C’est le chef d’établissement qui en décide, et il a le dernier mot. Pourtant, l’équilibre psychologique de l’enfant dépend en grande partie de son environnement à la maison et à l’école, surtout.
Le plus important lorsque l’on demande à faire changer son enfant de classe, c’est d’avoir des arguments solides. Ainsi, si de manière générale le fait de ne pas être dans la même classe que son meilleur ami est rarement un argument recevable, la demande accompagnée de raisons spécifiques peut être examinée. Pour Nahla, sa fille a peur de sa maîtresse. « Je comprends ma fille. Elle ne voulait pas avoir la même institutrice de l’année dernière. Je sais comment elle est. Elle a voulu la faire changer de classe. La directrice ne veut pas en entendre parler. Le problème c’est la maîtresse. Alors que faire? Le directeur me dit de faire confiance à l’enseignante de lui laisser une chance. Finalement ma fille ne voulait pas rester. Je l’ai inscrite dans une école privée, quitte à payer 4 à 5 mille dinars, par an»
« L’année dernière, il avait une classe de rêve, avec tous ses camarades. Cette année, il se retrouve tout seul, et ses copains sont tous ensemble ! Mais cela est-il un argument qui justifie un changement de classe? « Eh bien pas vraiment. Sans raison objective, le changement de classe a peu de chance d’aboutir», souligne Najla, maîtresse dans une école primaire, qui estime qu’il est compréhensible que l’ enfant soit triste d’être séparé de ses copains durant les heures de classe. Il faut essayer de le rassurer en lui disant qu’il pourra retrouver ses amis à la récréation ou à la sortie. Dites-lui aussi que c’est l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes. Sans compter qu’à cet âge-là, les liens se créent beaucoup plus facilement».
Les parents d’élèves estiment que la surcharge des classes est tout à fait incompatible avec la nouvelle méthode d’enseignement. Celle-ci nécessite des classes entre 18 et 24 élèves au maximum, alors que dans la plupart des cas, le nombre dépasse 30 élèves dans certains établissements. Ils essaient de dénicher des classes pas trop chargées. C’est très compliqué. Mohamed Ali, enseignant souligne que «l’administration de l’école est obligée parfois de remplir des classes alors que d’autres sont à moitié vides pour, simplement, répondre aux exigences des parents qui veulent que leur fils ou fille soient avec un tel instituteur ou institutrice. Il en résulte cette surcharge»
Les emplois du temps demandent toute une organisation complexe et à la rentrée, le chef d’établissement souhaitera avoir le moins possible à la bouger… L’argument du «copain dans l’autre classe» ou de vouloir éviter un enseignant ou au contraire suivre les cours d’un prof apprécié ne marchent quasiment jamais et risquent en plus d’énerver le chef d’établissement. Lorsque les parents souhaitent changer leur enfant de classe, ils doivent s’adresser au chef d’établissement. Ça n’est pas un droit, ce sera examiné par le chef d’établissement. Et comme l’a dit un directeur d’une école «si on autorise ce changement, ça va faire boule de neige et tout le monde va essayer de muter son fils dans une autre classe. Personnellement je suis strict et je n’autorise pas ce changement».
M.S.